Mariam à l’aube

par Jean-Marc Rufiange

L’aube se lève à nouveau ce matin-là sur la petite ville de Nazareth. Mariam est déjà levée et se tient assise près de la fontaine où elle vient tous les matins pour puiser l’eau à quelque trois cents coudées de sa maison.

Comme tous les matins aussi, elle profite de ce temps de silence et de solitude, car elle vient ici avant toutes les autres femmes, pour prier et méditer. Mais, ce matin-là, elle sent monter en elle, plus fort que jamais, une prière vaste comme le monde. Elle ne le sait pas. Elle désire. Elle désire Élôïm (Dieu). De toute son âme, de tout son coeur, de toutes ses forces. Et elle crie dans son âme.

Dieu, c’est toi mon Dieu, je te cherche dès l’aube,
mon âme a soif de toi;
après toi languit ma chair,
terre sèche, altérée, sans eau.
Oui, au sanctuaire je t’ai contemplé,
voyant ta puissance et ta gloire.

Meilleur que la vie, ton amour;
mes lèvres diront ton éloge.
Oui, je veux te bénir en ma vie,
à ton nom, élever les mains;
comme de graisse et de moelle se rassasie mon âme,
lèvres jubilantes, louange en ma bouche.

Quand je songe à toi sur ma couche,
au long des veilles je médite sur toi,
toi qui fus mon secours,
et je jubile à l’ombre de tes ailes;
mon âme se presse contre toi,
ta droite me sert de soutien. [1]

Mariam pense à son père Daouid (David). Elle pense à Batsheva (Bethsabée), fille de la « promesse », et à sa cousine Élisheva (Élisabeth), « promesse » de Élôïm.

Elle pense ainsi à la promesse faite à Daouid, père de sa lignée.

Oui, ma maison est stable auprès de Dieu;
il a fait avec moi une alliance éternelle, réglée en tout et bien assurée;
ne fait-il pas germer tout mon salut et tout mon plaisir? [2]

La promesse, c’est une maison. Daouid voulait bâtir une maison pour Iaoué (Yahvé) [3], mais c’est Iaoué qui lui bâtit une maison, et cette maison, c’est une descendance.

Quand le roi David habita sa maison et que Yahvé l’eut débarrassé de tous les ennemis qui l’entouraient, le roi dit au prophète Natân : « Vois donc! J’habite dans une maison de cèdre et l’arche de Dieu habite sous la tente! » Natân répondit au roi : « Va et fais tout ce que te tient à coeur, car Yahvé est avec toi.»

Mais, cette même nuit, la parole de Yahvé fut adressée à Natân en ces termes : « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle Yahvé : Est-ce toi qui me construiras une maison pour que j’y habite ? Je n’ai jamais habité de maison depuis le jour où j’ai fait monter d’Égypte les Israélites jusqu’à aujourd’hui, mais j’étais en camp volant sous une tente et un abri. Pendant tout le temps où j’ai voyagé avec tous les Israélites, ai-je dit à un seul des Juges d’Israël, que j’avais institués comme pasteurs de mon peuple Israël : ‘Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre?’

Voici maintenant ce que tu diras à mon serviteur David : Ainsi parle Yahvé Sabaot : C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour être chef de mon peuple Israël. J’ai été avec toi partout où tu allais; j’ai supprimé devant toi tous tes ennemis. Je te donnerai un grand nom comme le nom des plus grands de la terre. Je fixerai un lieu à mon peuple Israël, je l’y planterai, il demeurera en cette place, il ne sera plus ballotté et les méchants ne continueront pas à l’opprimer comme auparavant, depuis le temps où j’instituais des juges sur mon peuple Israël; je te débarrasserai de tous tes ennemis.

Yahvé t’annonce qu’il te fera une maison. Et quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, je maintiendrai après toi le lignage issu de tes entrailles (et j’affermirai sa royauté. C’est lui qui construira une maison pour mon Nom) et j’affermirai pour toujours son trône royal. Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils; s’il commet le mal, je le châtierai avec une verge d’homme et par les coups que donnent les humains. Mais ma faveur ne lui sera pas retirée, comme je l’ai retirée à Saül, que j’ai écarté de devant toi. Ta maison et ta royauté subsisteront à jamais devant moi, ton trône sera affermi à jamais. »

Natân communiqua à David toutes ces paroles et toute cette révélation. [4]

Shelomo (Salomon) a pourtant fait bâtir une demeure à son Seigneur, un temple magnifique à la gloire de son Dieu.

Mais, où sont les gloires de Shelomo?

Ce temple a été détruit. Tout ce qui vient des hommes peut être détruit.

Et en ces temps même, Ôrôdôs (Hérode), dans tout son orgueil, en construit un nouveau. Mais quelle sera cette maison? Sera-t-elle éternelle? Comment peut-elle être éternelle, bâtie sur le sable mou de l’orgueil du faux roi de son peuple!

Qu’est-il advenu de la lignée de Daouid? Mariam sait qu’ici même à Nazareth se retrouve la plupart de ce petit reste. Elle sait que les Juifs regardent avec dérision cette pauvre maison de Daouid. La maison de Daouid est nazir, elle est cachée aux yeux du monde.

L’orgueil d’Ôrôdôs passera mais la promesse de Iaoué à Daouid sera réalisée un jour.

Oui, l’espoir de l’impie est comme la bale emportée par le vent, comme l’écume légère chassée par la tempête ; il se dissipe comme fumée au vent, il passe comme le souvenir de l’hôte d’un jour.

Mais les justes vivent à jamais, leur récompense est auprès du Seigneur, et le Très-Haut a souci d’eux. Aussi recevront-ils la couronne royale magnifique et le diadème de beauté, de la main du Seigneur; car de sa droite il les protègera, et de son bras, comme d’un bouclier, il les couvrira.

Pour armure, il prendra son ardeur jalouse, il armera la création pour repousser ses ennemis ; pour cuirasse il revêtira la justice, il mettra pour casque un jugement sans feinte, il prendra pour bouclier la sainteté invincible; de sa colère inexorable il fera une épée tranchante, et l’univers ira au combat avec lui contre les insensés. [5]

Nazareth est la demeure de cette couronne royale!

– « Mon Dieu, rétablis ton royaume et reconduis tes oeuvres », ainsi s’élève la prière de Mariam.

Elle pense à Shemouel (Samuel):

Il retire de la poussière le faible,
du fumier il relève le pauvre,
pour les faire asseoir avec les nobles
et leur assigner un siège d’honneur;
car à Yahvé sont les piliers de la terre,
sur eux il a posé le monde. [6]

Et Mariam pense à Iôçeph, son promis. Celui que son coeur aime.

Les mots du Chant des chants montent à ses lèvres. Son amour de Iaoué et son amour de Iôçeph se mêlent et s’adjoignent.

Dieu, c’est toi mon Dieu, je te cherche dès l’aube! …

Sur ma couche, la nuit, j’ai cherché
celui que mon cœur aime.
Je l’ai cherché, mais ne l’ai point trouvé! [7]

Car il court sur les voies de Dieu!

Je me suis levée
pour ouvrir à mon bien-aimé,
et de mes mains a dégoutté la myrrhe,
de mes doigts la myrrhe vierge,
sur la poignée du verrou.

J’ai ouvert à mon bien-aimé,
mais tournant le dos, il avait disparu!
Sa fuite m’a fait rendre l’âme.
Je l’ai cherché, mais ne l’ai point trouvé,
je l’ai appelé, mais il n’a pas répondu! [8]

Il court sur les voies de Dieu!

Où est parti ton bien-aimé,
ô la plus belle des femmes?
Où s’est tourné ton bien-aimé,
que nous le cherchions avec toi?

Mon bien-aimé est descendu à son jardin,
aux parterres embaumés,
pour paître son troupeau dans les jardins,
et pour cueillir des lis. [9]

Est-il descendu dans le jardin de Iaoué-Élôïm?

Au jardin, déchu, Adam a reçu sa condamnation. À la femme Iaoué-Élôïm a dit: «Tu porteras ton désir sur ton homme et lui dominera sur toi!» [10].

Or Mariam ne porte pas son désir sur Iôçeph et lui ne domine pas sur elle.

Je suis à mon bien-aimé,
et mon bien-aimé est à moi!

– « Mais nous ne nous appartenons pas, pense Mariam. Nous appartenons à Iaoué-Élôïm! »

Comme dans le Chant des chants, la clé du désir est au commencement quand Élôïm créa l’humanité, homme et femme:

Je suis à mon bien-aimé,
et vers moi se porte son désir. [11]

Le désir de Iôçeph, son bien-aimé, c’est Iaoué. Il ne veut que servir Iaoué et le servir en elle, son amie.

Il ne veut pas la connaître. Mariam le sait. Elle sait que Iôçeph a fait sienne cette autre parole du Chant des chants:

Elle est un jardin bien clos,
ma soeur, ô fiancée;
un jardin bien clos,
une source scellée. [12]

Et elle, la fiancée, ne porte pas son désir sur son promis.

Iôçeph a raconté à Mariam les longues courses exaltées qu’il faisait dans la campagne, tôt le matin aussi. Elle aime le voir courir, exalté par son amour indicible de Dieu.

Fuis, mon bien-aimé,
Sois semblable à une gazelle,
à un jeune faon,
sur les montagnes embaumées! [13]

– « Mon bien-aimé est libre et doit le rester », pense-t-elle.

Puis Mariam reprend le chemin de sa demeure avec sa jarre d’eau fraîche.

– « Qu’est-ce que Dieu attend de nous? Qu’adviendra-t-il quand nous prendrons maison? »

Ah ! Que ne m’es-tu un frère,
allaité au sein de ma mère!
Te rencontrant dehors,
je pourrais t’embrasser,
sans que les gens me méprisent.

Je te conduirais, je t’introduirais
dans la maison de ma mère, tu m’enseignerais!
Je te ferais boire un vin parfumé,
ma liqueur de grenades.

Son bras gauche est sous ma tête,
et sa droite m’étreint.

Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
n’éveillez pas, ne réveillez pas mon amour,
avant l’heure de son bon plaisir. [14]

Toute absorbée dans ces pensées, Mariam rentre chez elle et dépose sa jarre d’eau dans la pièce taillée dans le roc où elle restera au frais.

Et soudain, il y a une présence. Un envoyé de Dieu. C’est Gabriel. Il entre et lui dit :

« Shalom, réjouis-toi, comblée de grâce, Iaoué est avec toi. » À cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation.

Et l’ange lui dit: « Sois sans crainte, Mariam; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Iéshoua. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Iaoué-Élôïm lui donnera le trône de Daouid, son père; il règnera sur la maison de Iaqov (Jacob) pour les siècles et son règne n’aura pas de fin. »

Mais Mariam dit à l’ange: « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme? »

L’ange lui répondit: « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisheva, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile; car rien n’est impossible à Dieu. »

Mariam dit alors: « Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole! » Et l’ange la quitta. [15]

Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds empressés de Mariam se rendant auprès de sa cousine Élisheva et de son époux Zekaria. Heureuse es-tu, Ein Kerem, petite ville de Juda! Voici venir vers toi celle qui porte l’Enfant de la Promesse, la Bien-Aimée.

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Séquences de vie cachée

Avant-propos
Avertissement des auteurs
Mariam à l’aube
Iôçeph au réveil

Marche vers Beit Lehèm
Quarantaine
Le Secret du Roi
Au pas des exilés
Premiers mots. (Devarïm)

Index des noms hébreux

 


[1] Ps 63 (62), 2-9.

[2] 2 Samuel 23, 5.

[3] En ce qui regarde le saint Nom formé de quatre lettres I-E-Y-E, traditionnellement translittéré YHWH et transcrit « Yahvé » en français, nous utilisons la transcription Iaoué.

[4] 2 Samuel 7, 1-17.

[5] Sagesse 5, 14-20.

[6] 1 Samuel 2, 8.

[7] Ct 3, 1.

[8] Ct 5, 5-6.

[9] Ct 6, 1-2.

[10] Gn 3, 16b.

[11] Ct 7, 11.

[12] Ct 4, 12.

[13] Ct 8, 14.

[14] Ct 8, 1-4.

[15] Luc 1, 28-38.

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6 Responses to Mariam à l’aube

  1. Anne dit :

    Vous apportez toute une autre dimension au cantique des cantiques et au désir profond qui est au dedans de chacun de nous. Notre monde focalise tellement sur le désir de l’autre que nous oublions l’Autre, l’objet réel de notre désir. L’Autre qui est le seul a pouvoir assouvir ce désir et nous rendre libre.

    Votre réflexion, voir méditation, sur la relation entre Mariam et Iosseph est une perle à méditer et approfondir. Vous le placez dans la suite de votre réflexion sur le vecteur de la virginité et ce texte apporte une paix et une liberté que l’on recherche souvent dans nos relations. La pensée moderne oppose souvent la ‘virginité’ avec les relations hommes-femmes et pourtant, je crois que dans l’ordre de la création, la ‘virginité’ ne peut se vivre réellement que dans un rapport complémentaire homme-femme où tous deux orientent leurs désirs vers Dieu et sont à Sa disposition.

  2. Eustache dit :

    Rester bouche bée
    ¨En ancien français, le verbe « béer » signifiait « rester la bouche ouverte ». C’est de ce dernier que provient l’expression « rester bouche bée », qui signifie que l’on est tellement surpris que l’on ne sait plus quoi dire.¨ (internaute.com)

    Ouais, bouche bée : c’est la réaction que j’ai devant ton texte, et je ne suis certainement pas le seul. Même si tu ne lui as pas donné le nom, ce texte est une autre ¨capsule cinématique¨ comme celle que tu as produite en avril dernier.

    C’est tellement beau qu’on ne sait pas quoi dire. Ce que je peux quand même dire c’est que d’appliquer les sentiments du Cantique des Cantiques aux sentiments de Marie et Joseph est très audacieux et j’aime ça. Ça me les rend proches.

    À quand la prochaine ¨capsule¨ ? J’ai hâte de la lire.

    • MLRD dit :

      M. Rufiange, vous savez déjà que je suis « vendue » à vos capsules, et je me joins à Eustache dans son commentaire. Il est resté bouche bée, je suis restée coite (rester sans mot, sous l’effet de la surprise, de l’émotion, mais calme). Cela m’a pris son commentaire pour que je me décide à vous dire aussi comment je suis sans mot depuis la parution de cette capsule!

      Et je n’ai pas d’autres mots à dire que ceux-là… mais je relis souvent vos mots pour que ceux-ci s’imprègnent toujours plus profondément en moi et y laissent leurs empreintes.
      La suite? Je l’espère!

  3. Stéphane dit :

    La beauté de ce texte me rend d’autant plus bouche bée lorsque je constate autour de moi que des gens qu’on pourrais qualifier de religieux, font consciemment et gratuitement preuve de mesquinerie et de méchanceté envers leur prochain (qui n’est pas nécessairement un inconnu).

    Comment peut-on s’extasier sur les personnages de l’évangile et à la fois renier totalement l’héritage qu’ils nous ont laissé.

    Quand je pense à tous ces malheureux (tels que ceux de la secte juive mentionnée dans l’actualité) qui sont à la merci de la manipulation démoniaque de personnages narcissiques qui cherchent à assouvir leur soif de pouvoir. Soif de pouvoir qui est l’anti-thèse de l’évangile et correspond en un déni total de la charité.

    Oui, il est malheureux que de si belles choses soient utilisées à des fins si horribles…

    Toutefois, une chose que ces choses magnifiques nous apprennent est qu’il faut toujours garder espoir, car plus noire est la nuit, plus belle est l’aurore.

    • Eustache dit :

      Oui, des horreurs il y en a et il y en aura toujours. ¨L’ homme est un loup, pour l’homme.¨ Toutefois je me demande si les annonceurs de ces horreurs ont toujours l’intention de les dénoncer pour y mettre fin. Pourquoi tant d’articles sur cette secte juive dont tu mentionnes le cas? Et pourquoi aujourd’hui un article intitulé ¨Apprentissage religieux: six garderies ont fait l’objet de plaintes¨ alors que l’article affirme que les plaintes ont été déclarées non fondées et qu’en plus l’auteure conclue sur ces mots : ¨ En fait, aucune plainte n’a été enregistrée au ministère depuis un an.¨ Il faut aussi lire l’article de Déborah Duclos sur ce site sur ces études prétendues scientifiques sur la moindre intelligence des gens religieux.

      Dans les médias, il me semble que présentement tout est fait pour discréditer ce qui est religieux. N’y a t’il pas un ¨Push¨ anti-religieux pour faire taire ceux et celles qui ont encore quelque chose à dire sur le sujet ou discréditer leurs propos.

      Alors je vais continuer de m’émerveiller sur la beauté de ce qui ce dit et ce qui se vit au nom de l’Évangile et m’efforcer que ma vie soit en correspondance.

  4. Lise Tancrède dit :

    Bonjour M Rufiange,
    C’est tellement confortant d’entendre Mariam prier et de la voir méditer avec les psaumes au quotidien.
    Qu’elle découverte le « Chant des chants  » …
    Sa lecture pour moi était  » TABOU  » durant mon adolescence .
    Dans la bouche de Mariam ces paroles prennent aujourd’hui son sens profond et sa réelle compréhension.
    Pas surprenant que l’Annonciation lui fût faites,elle était celle choisie par Dieu ,par les écriture elle en connaissait la portée

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