Toute l’équipe de Tendances et Enjeu se réjouit vivement de la publication du nouveau Décret de l’Église, approuvé par Benoît XVI et confirmé par François, stipulant que le nom de Joseph, époux de Marie, sera désormais ajouté aux Prières eucharistiques II, III et IV de la Célébration eucharistique. Publié mercredi le 19 juin 2013, le document est signé en date du 1er mai 2013.
Dans plusieurs de nos blogues et articles (voir ci-dessous), nous avons exprimé de différentes manières le désir que la vocation et l’apport personnels de Joseph, de même que les implications de son union à Marie, soient davantage signifiés.
• « Allez à Joseph »
• Joseph et le Concile Vatican II
• Ioseph, Mariam et Ieshoua
• Joseph et les Apôtres
• Statut et infléchissement
• Joseph et l’inflation
• Joseph et le socialisme chrétien
• Joseph et une Église ouverte
• Joseph et l’Archange
• Joseph et le nouveau millénaire
• Patron et Constitution
Notre Focus 2013 est d’ailleurs orienté dans cette voie : le dévoilement de Joseph.
Le nom de Joseph
Je me réjouis beaucoup moi aussi de cette mention du nom de Joseph. Je me réjouis aussi du geste de François, récent successeur de Pierre, qui a consacré le Vatican à Joseph, le 5 juillet dernier.
Ce geste est peut-être passé inaperçu.
Il a sans doute été critiqué.
On peut avoir aussi simplement négligé son importance.
Pour ma part, je tiens à saluer et à louer cette initiative de François, dont on ne peut encore mesurer la force et l’impact.
Consacré…
Ce terme ne rend pas toujours ce qu’il signifie en profondeur. Il paraît vieillot et ce n’est pas complètement à tort: il contient le mot «sacré» qui comporte une ambiguïté, du moins si l’on veut parler selon l’Évangile.
Mais cela ne doit pas masquer la radicalité de ce qui est impliqué dans une consécration: confier totalement la gouvernance de quelque chose à quelqu’un, sachant qu’il la conduira à bon port.
Gouverner n’est jamais facile. On n’en finirait plus d’énumérer les qualités qu’il faut pour cela.
Dans mes contes d’enfant, le prince terrassait le dragon, sauvait la situation, combattait pour le règne du bon roi. C’était beau!
Par la suite, Machiavel nous a habitués à se méfier du Prince, à le croire faux et cupide.
Puis, on nous l’a présenté comme humaniste. Qui ne connaît le Petit Prince? Personne ne lui reproche son statut princier et l’on vante plutôt sa profondeur et sa grandeur d’âme: «On ne voit bien qu’avec le cœur et l’essentiel est invisible pour les yeux.»
De son côté, le Prince charmant a ceci de désagréable que celle qui l’attend doit dormir cent ans, … plutôt passif. Elle se réveille à son contact et j’imagine qu’ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants… Est-ce bien sûr?
Mais encore.
Chacun de ces princes présente des défectuosités, mais évoque aussi quelque chose de la vérité.
Dans les enjeux qui travaillent l’humanité, n’est-il pas bon qu’un Prince terrasse le dragon, qu’il combatte pour le roi, qu’il soit honnête et juste, qu’il soit profond et ait grandeur d’âme?
Tel est Joseph. Lui sait qui est le Roi. Il ne prétend pas au titre. C’est ce qui en fait un vrai prince, servant avec force et dignité. C’est ce qui fait son discernement, car il n’est pas aveuglé par lui-même. Il n’a pas d’ambitions personnelles.
Tout ce qu’on lui confie fructifie et porte son fruit.
Le 1er mai dernier, un décret a demandé que son nom soit mentionné à chacune des eucharisties célébrées dans le monde.
Lorsque désormais le dimanche, on entend résonner son nom, quelque chose se déploie, de fort sans aucune domination, de doux sans mièvrerie, une étape dans l’avènement d’un nouvel ordre des choses, celui de l’Évangile.
La mention de son nom, c’est une invitation au raffinement, aux subtilités et nuances charitables des relations interpersonnelles, à une franche collaboration, quelle que soit la vocation de l’un ou de l’autre, de l’une ou de l’autre. (L’exemple de François et Benoit, en présence ensemble le 5 juillet au Vatican est édifiant.)
Il ne manque donc à Joseph pour être bon prince que d’être charmant!
Il l’est, sans aucun doute, mais d’une autre manière: il a su favoriser et soutenir la vocation de Marie, sans jamais lui faire obstacle et sans en prendre ombrage.
Puissions-nous prendre son exemple! Michelle
Michelle,
Vous proposez une nouvelle définition de ce qui est « charmant »: « Favoriser et soutenir la vocation de l’autre, sans lui faire obstacle et sans en prendre ombrage », à la manière de Joseph, …
Une définition évangélique, qui renverse bien des schèmes, des stéréotypes.
Merci. J’en prends note.