Qui est le plus grand ? Ah, cette fameuse question ! L’enjeu est le pouvoir. Plus tu es grand, plus tu as de pouvoir. Celui qui a le plus de pouvoir, c’est le chef, la tête, celui qui vient en premier !
Ah, le choix des places ! On peut vouloir la première place, la convoiter, se l’attribuer. Certains peuvent considérer que nous la méritons. Mais le choix dépend de celui qui détient la souveraineté réelle. Le reste n’est qu’usurpation, d’une certaine façon.
Prenons le canon de la messe, c’est-à-dire cette grande prière d’intercession dans laquelle on retrouve une nomenclature des saints qui respecte un certain ordre de « grandeur ». L’Église nomme Marie avant les Apôtres, les Apôtres étant au fondement de ce qu’on appelle la succession apostolique à laquelle se rattache le sacerdoce ministériel (les prêtres). Il y a d’ailleurs une autre nomenclature dans le canon qui exprime cette succession : « en communion avec le pape, les évêques, les prêtres, les diacres et tout le peuple des rachetés ».
Lorsque le pape Jean XXXIII a introduit Joseph dans le canon de la messe après Marie et avant les Apôtres, il n’y avait qu’une seule version du canon. Jean XXIII voulait signifier l’importance de Joseph dans la foulée des gestes déjà posés par ses prédécesseurs, dont Pie IX qui avait nommé Joseph patron de l’Église universelle.
Depuis, on a approuvé d’autres versions du canon, mais il semble que la mention de Joseph ait disparu. Elle n’apparaît que dans la version de Jean XXIII que l’on utilise assez rarement. Pourquoi ?
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je trouve cette « disparition » éminemment troublante.
Francine D. Pelletier
Demain : « Statut et infléchissement »