Les auteurs Jean-Marc Rufiange et Francine Dupras

Les deux auteurs se connaissent et collaborent depuis 1972. Ils sont membres d’une société d’évangélisation respectivement depuis 1971 et 1975 et membres du Mouvement Impact J depuis son lancement en 2014 sur Périfmédia (www.perifmedia.com). Ils publient leurs articles sur « Tendances et Enjeu » depuis l’ouverture du site en 2011.

Écrire à deux

Leur projet d’écrire à deux a pour ainsi dire commencé en 1984 quand ils ont décidé d’unir leurs efforts pour approfondir l’idée de complémentarité.

Jean-Marc Rufiange venait de terminer son mémoire de maîtrise en théologie: L’en-jeu symbolique du couple pain-vin dans l’Eucharistie (1983). Il y démontrait notamment le rapport existant entre le traitement de ce couple symbolique et le traitement des couples clerc-laïc et homme-femme dans l’Église catholique.

Dans son mémoire de maîtrise en philosophie: Sécularisation et idéologies (1980), Francine Dupras examinait le phénomène de sécularisation sous l’angle d’un transfert du sacré s’opérant du religieux au politique par le biais des idéologies.

On pourrait dire, schématiquement, que l’un fut sensibilisé à l’enjeu du pouvoir dans le contexte du sacré comme l’autre l’avait été à l’enjeu du sacré dans le contexte du pouvoir politique. Plus profondément, chacun d’eux fut saisi de l’incidence de la conception du rapport homme-femme au sein d’une conception plus générale des rapports.

Au fil des années, leur travail d’élaboration d’un principe de complémentarité — dont le rapport homme et femme est un fondement — s’est de plus en plus référé aux trois premiers chapitres de la Genèse, et, de manière plus spécifique, aux textes bibliques écrits originellement en hébreu, qui irriguent leurs réflexions.

Élaborer un principe de complémentarité à partir du substrat hébreu (ou grec, le cas échéant) des textes bibliques représente cependant une tâche énorme à laquelle deux personnes ne peuvent évidemment pas suffire. Ils ont toujours considéré leur projet comme un geste essentiellement symbolique : manifester la fécondité de cette approche par les quelques travaux qu’ils réaliseraient ensemble.

Au départ, il s’agissait d’un dialogue amorcé sur le plan personnel, un dialogue entre deux personnes, un homme et une femme. En publiant leurs réflexions sur le site Tendance et Enjeux, ce dialogue veut s’ouvrir à d’autres qui y verraient des affinités avec leur propre quête d’approfondissement de la sagesse des Écritures et du projet de Dieu pour l’Humanité qu’elles révèlent.

Vecteur de leurs réflexions actuelles

Pour arriver à une conception de la complémentarité de l’homme et de la femme, cette conception doit pouvoir émaner de principes, d’où la nécessité d’établir certains présupposés. Or, le niveau des présupposés est précisément celui où se situe le « commencement » biblique.

À partir de la déclaration de principe que constitue le premier verset de la Bible, lequel proclame la création « des cieux et de la terre », jusqu’à son point culminant dans la création de zakar et neqeva (« homme et femme »), la dynamique de Création prend, dans le contexte de Genèse 1, la dimension d’un principe universel.

Sirac le Sage formule le principe comme suit:

Toutes choses vont par deux, l’une en face de l’autre, et il n’a rien fait d’incomplet ; l’une assure le bien de l’autre. Qui se rassasiera de voir sa gloire? (Ecclésiastique 42:24-25)

Prenant comme paradigme le rapport homme et femme pour lire la Bible, on est aussitôt saisi de l’importance stratégique que ce rapport revêt dans l’ensemble de la Révélation. Il en est question non seulement au commencement mais à la fin comme au coeur des livres de cette bibliothèque. Il contribue à définir le vecteur qui traverse l’histoire du Peuple de Dieu puisque la génération en est le principe. Il permet de retracer non seulement l’histoire mais la généalogie d’un Peuple qui incorpore tous les peuples de tous les temps. Toute personne, finalement.

L’annonce prophétique faite à David d’un héritier « dont la royauté n’aura pas de fin » implique elle-même la génération, à laquelle répondent les deux annonciations et les deux généalogies, celles des évangiles de Matthieu et Luc, auxquelles il faut ajouter l’affirmation de Paul, car le Christ, Fils de David et Fils de Dieu, est bien né de Marie : «lorsque vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme» (Galates 4:4). La promesse faite à David recoupe ainsi la prophétie d’Isaïe: « Voici que la nubile est enceinte et va enfanter un fils » (Isaïe 7:14).

Il faut donc inclure dans la trajectoire historique du projet de Dieu pour l’Humanité le mariage virginal qui unit Marie (la nubile enceinte) et Joseph (le fils de David) dont le Fruit est l’avènement de Jésus, premier-né d’une multitude.

L’approfondissement d’un principe de complémentarité qui s’attache au cep biblique laisse ainsi entrevoir la dimension eschatologique du rapport homme et femme en Joseph et Marie. Pour les auteurs, cette dimension apparaît essentielle à la compréhension même de ce qu’est l’Église sur la voie du salut, tout comme la consommation du pain et du vin, le corps et le sang de Jésus, Arbre de vie – repris liturgiquement par le mémorial eucharistique – sont essentiels à la saisie du don de soi de la dernière Cène.

Le chancelier Jean Gerson affirmait, dans un discours prononcé le 4 septembre 1413, que le mariage de Marie et Joseph signifiait la plus parfaite union et conjonction qui soit, celle « de Dieu et de son Église ». Il était convaincu que la reconnaissance de ce mariage contribuerait à la paix en touchant la racine des divisions dans l’Église et dans le monde. Le blason de François, présent successeur de Pierre, exprime cette union de Marie et de Joseph dont le fruit est le Fils unique du Père, Jésus, soleil de justice.

Une telle symbolique est pleine d’enseignement prophétique pour l’Église, mais aussi pour le monde qui, en bien des lieux, ne reconnaît plus le caractère fondamental de la complémentarité de la femme et de l’homme dans la dynamique des fruits à porter.

Jean-Marc Rufiange
M.A. Philosophie et histoire des religions (1994)
M.A. Théologie (1983)

Francine Dupras
PH.D. Études québécoises (2008)
M.A. Philosophie et histoire des religions (1994)
M.A. Philosophie (1980)


Quelques-uns de leurs écrits publiés sur le site Tendance et Enjeux (poste-restante.net)

    • Séquences de vie cachée
Avant-propos aux Séquences de vie cachée
Avertissement des auteurs
Mariam à l’aube

Iôçeph au réveil

Marche vers Beit Lehèm
Quarantaine
Le Secret du Roi
Au pas des exilés

Premiers mots. (Devarïm)
Index des noms hébreux
    • Homme! et Femme!
Chapitre 1. Structure du Premier récit de la création
Chapitre 2. Déploiement des six jours de création
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3 Responses to Les auteurs Jean-Marc Rufiange et Francine Dupras

  1. Stéphane Mercier dit :

    Salut Francine-Renée, salut Jean-Marc,

    Ça fait des années que ce site n’a pas eu de nouveau contenu. L’avez-vous oublié?

    J’ai fais un peu de ménage dans mes archives et j’y ai retrouvé ceci. Francine-Renée, ce texte,ton texte a été écris il y environ 35 ans. Il se voulait être un discours de Gaston de Renty et Jean-Jacques Ollier:
    ———————————-
    J’ai vu et je parlerai, de ce que j’écris dans ma jeunesse. Moi qui n’ai pas eu, grâce de vieillesse.
    J’ai vu et je parlerai enfin, moi qui ai connu, beaucoup de faux témoins!
    J’ai vu des hommes, qui n’étaient plus des hommes!
    J’ai vu des femmes, qui n’étaient plus des femmes!
    J’ai vu des pauvres, qui n’étaient plus des pauvres.
    J’ai vu des riches qui n’étaient plus des riches.
    J’ai vu moi-même, qu’ils n’étaient plus les mêmes, et je parlerai!
    Malheur à vous, qui tenez à rester les premiers!
    Malheur à vous, qui tenez à rester les plus grands!
    Malheur à vous, qui vous coupez du corps tout entier! Écoutez-moi …
    Pourquoi ces escaliers sans rendez-vous?
    Ces palais cloîtrés avec leurs jardins?
    Alors qu’un seul vaisseau nous attend au port, et qu’un seul port nous attends sur l’autre rive
    Ecoutez-moi
    J’ai vu des peuples qui n’avaient plus la foi
    J’ai vu des mondes qui n’étaient plus chrétiens
    J’ai vu des villes qui n’avaient plus de croix
    J’ai vu des terres qui n’avaient plus d’Apotres
    J’ai vu moi-meme qu’ils iraient a l’extreme, et je parlerai!
    Malheur à vous! Qui offrez le pain sans son levain
    Malheur à vous! Qui offrez le pain sans le salut!
    Malheur à vous! Qui n’avez pas fait le nécessaire
    Écoutez-moi!
    Pourquoi, poser de fines objections
    Et parler d’histoire sans foi, sans raison
    Folles les raisons si elles ne sont pas de dieu
    Sage les folies si c’est dieu qui les veux
    Ecoutez-nous!
    Pour vous, qui ne pouvez ni croire ni faire, laissez-nous la liberté de croire et de faire
    Car de nos cendres même vous ne pouvez conclure, que le grain qu’on seme ne dure.
    ————————–
    C’est fou comme des choses ne viellissent pas du tout avec le temps…

    A+

  2. Stéphane Mercier dit :

    Bonjour Francine-Renée,

    Suite à la consultation du contenu de mes archives concernant le projet Marianopolis, j’ai fait quelques recherche sur la « Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des Sauvages de la Nouvelle-France » de son nom complet et j’ai constaté que tu avais ignoré d’inclure dans tes textes le personnage humain le plus important qui sans qui Ville-Marie n’aurait probablement jamais existé, le réel fondateur: Jérôme le Royer de la Dauversière. C’est un personnage assez intéressant qui a eu une vie mystique pas mal riche.

    « L’idée d’implanter une colonie sur l’île de Montréal s’impose à Jérôme Le Royer par une intuition mystique vers 1635 ou 1636. Jouissant d’une position sociale établie et d’une certaine aisance financière, il n’éprouve au départ aucun enthousiasme face aux difficultés que soulève un tel projet et choisit de demander l’avis du père Chauveau, recteur du collège de La Flèche. Ce dernier est convaincu par les précisions apportées par Jérôme Le Royer : bien que celui-ci ne connaisse probablement rien d’autre que l’existence de ce lieu, les précisions qu’il apporte relèvent plus de la description que du rêve. Il l’encourage donc à se consacrer entièrement à ce projet. »

    « Parallèlement au projet de Montréal, Jérôme Le Royer continue de travailler à l’expansion des Hospitalières de Saint-Joseph, dont le nombre de sœurs présentes à La Flèche augmente rapidement jusqu’à atteindre plus de cinquante membres. En 1648, la ville de Laval adresse une demande aux sœurs de Saint-Joseph en vue d’assurer la gestion d’un nouvel Hôtel-Dieu. »

    « La fondation de l’Hôtel-Dieu de Montréal est l’un des derniers grands projets de Jérôme Le Royer. En mars 1656, il retrouve Paul Chomedey de Maisonneuve à Paris pour conclure un accord avec les associés de la Société Notre-Dame de Montréal dans le but d’y envoyer des hospitalières. En 1659, Jeanne Mance revient en France pour recruter les religieuses qui prendront la responsabilité de l’établissement.  »

    Il faut croire que Montréal a été fondée en France pour ensuite être implantée en Amérique.
    C’est désolant de voir le bidonville qu’est devenu Montréal ces temps-ci, mais l’histoire continue et c’est pas fini tant que ce n’est pas fini.

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