Ô Canada!… Le vrai patriotisme

Dans le poème original de Stanley Weir dont s’inspire la version anglaise de l’hymne national canadien, l’adjectif true revient à plusieurs reprises, principalement dans l’expression True North. Il n’est employé autrement qu’une seule fois, au début:

O Canada! Our home and native land!
True patriot love thou dost in us command.

L’interprétation courante que l’on fait de ce passage, de même que la manière de le traduire en français, éludent le qualificatif true: on dit simplement «amour (ou ferveur) patriotique». Le poète a pourtant choisi de placer le patriotisme canadien à l’enseigne de ce qu’il nomme le véritable amour patriotique, et, en dépit de maintes transformations, ce petit mot, true, apparaît toujours dans la version finale que nous avons aujourd’hui. Ce n’est tout de même pas banal, alors pourquoi devrait-on en ignorer le sens?

La traduction mot à mot pourrait ressembler à ceci: O Canada!… tu (thou) fais (dost) qu’en nous (in us) commande (command) le véritable (true) amour (love) patriotique (patriot). Disons, pour ne pas lui attribuer à tort un caractère officiel, que cette traduction est de mon cru. Ai-je quelque argument à présenter pour justifier l’importance que j’accorde à l’adjectif true?

À mon actif, je compte non pas une référence ancienne ou traditionnelle mais un ajout aux armoiries du Canada, proposé en 1987 sous le gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney, ajout qui a été officialisé par Élizabeth II en 1994, sous le gouvernement libéral de Jean Chrétien.

Si vous possédez un passeport canadien, vous avez peut-être remarqué qu’il est orné des armoiries du Canada. Il est toutefois difficile d’en apprécier le détail. La reproduction, ci-contre, apparaît sur le site du Gouvernement du Canada, section du Patrimoine.

Dans Dominion et République, on mentionne l’origine biblique de la devise du Canada A mari usque ad mare («D’un océan à l’autre»), qui est inscrite sur le ruban bleu que l’on retrouve au bas des armoiries.

En 1994, on a ajouté un autre ruban, rouge, qui fait le tour de l’écu sur lequel sont disposées, entre autres, trois fleurs de lys et une branche à trois feuilles d’érable sur fond blanc. Sur ce ruban, écrite en lettres d’or, une autre devise tirée d’un passage de la bible (Hébreux 11, 16): desiderantes meliorem patriam, qui se traduit: «ils aspirent à une patrie meilleure».

Lorsque les parlementaires font allusion à cette devise, ils entendent ordinairement une simple quête de progrès; il s’agit de faire en sorte que le pays devienne meilleur. Mais la devise se comprend dans un sens plus précis, car le verset ajoute: «ils aspirent à une patrie meilleure, c’est-à-dire la patrie céleste».

Évidemment, on pourrait penser qu’il est tout à fait possible qu’on ait utilisé comme devise un verset biblique sans en importer le sens qui se rapporte à Dieu. Mais quand on considère les poèmes originaux qui sont à la base de l’hymne national canadien, que ce soit la version française de Basile Routhier ou celle, anglaise, de Stanley Weir, on doit reconnaître que leur patriotisme n’excluait pas cette dimension, bien au contraire. À preuve, le dernier couplet de chacun des deux poèmes:

[…] Parmi les races étrangères
Notre guide est la foi;
Sachons être un peuple de frères,
Sous le joug de la loi;
Et répétons comme nos pères
Le cri vainqueur: «Pour le Christ et le Roi»
Le cri vainqueur: «Pour le Christ et le Roi».

***

Ruler supreme, who hearest («entends») humble prayer,
Hold our dominion within thy («ton») loving care;
Help us to find, O God, in thee («toi»)
A lasting, rich reward,
As waiting for the Better Day,
We ever stand on guard.

Quel serait donc ce true patriot love auquel réfère Weir? À l’instar de la devise: «ils aspirent à une patrie meilleure», je dirais tout d’abord que le patriotisme évoqué dans son poème ne s’arrête pas au dominion canadien; il n’est pas ethnocentrique. L’amour du Canada commande la quête de la patrie «céleste», cette Cité préparée par Dieu où tout ensemble ne fait qu’un, à laquelle tous les peuples peuvent aspirer. Dans ce contexte, le véritable amour patriotique implique sémantiquement le rapport à Dieu comme «père» et, du fait même, la fratrie des peuples; «patrie» vient du latin pater qui signifie «père». On comprend mieux alors l’inclusion d’une prière dans un chant patriotique, comme le couplet final du poème O Canada de Stanley Weir, ci-haut.

Qu’une devise porteuse d’un tel sens soit apparue dans les armoiries du Canada à une heure aussi récente de notre histoire, et après l’échec constitutionnel de 1982, a de quoi dérouter. Comme si le Canada continuait de définir ses orientations foncières par des voies non pas politiques mais symboliques, et cela pratiquement incognito.

Francine D. Pelletier

Ce contenu a été publié dans Blogues, Francine D. Pelletier. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

11 Responses to Ô Canada!… Le vrai patriotisme

  1. Lucie dit :

    Je suis agréablement surprise qu’une devise come celle-ci «ils aspirent à une patrie meilleure» apparaisse sur les armoirires du Canada, que de découvertes nous faisons sur notre pays dans ces blogues. Avez-vous plus de détails sur les circonstances qui ont amenées à ajouter cette devise à ce moment-là?
    Merci

    • Francine D. Pelletier dit :

      Lucie,
      Voici ce que je sais au sujet de la devise «Desiderantes meliorem patriam».

      C’est un étudiant de l’Université McGill, Bruce Hicks, qui a proposé l’ajout de cette devise aux armoiries du Canada pour bien marquer le rapatriement de la Constitution canadienne en 1982. Ce rapatriement mettait fin à l’autorité effective de la Couronne britannique sur le Canada; c’est en tant que reine du Canada qu’Élisabeth II règne sur la monarchie constitutionnelle canadienne et non en tant que reine d’Angleterre. Hicks (qui deviendra journaliste et qui est considéré comme une sommité dans le monde des médias canadiens) jugeait qu’il était opportun de souligner cette étape importante de l’histoire du Canada en haussant ses armoiries au même niveau que les autres armoiries royales qui, toutes, portaient autour de l’écu le symbole de l’ordre national le plus élevé. Par exemple, les armoiries de la France étaient entourées des colliers de ses deux Ordres majeurs : l’Ordre de Saint Michel et l’Ordre du Saint-Esprit. L’Ordre du Canada étant l’équivalent canadien, Bruce Hicks proposa d’ajouter aux Armoiries du Canada la devise de cet Ordre: «Desiderantes meliorem patriam».

      Ce qui nous amène à l’Ordre du Canada.

      Lorsque Lester B. Pearson devint Premier ministre du Canada (1963-1967), il y avait trois projets symboliques d’envergure qu’il tenait à réaliser durant son mandat: le drapeau, l’hymne national et l’Ordre du Canada. Il aurait eu recours à son ami, l’ancien gouverneur général Vincent Massey, pour discuter de la création d’un Ordre national. L’Ordre du Canada fut fondé en 1967 pour coïncider avec le centenaire de la Confédération canadienne (1867). Je n’ai toutefois rien trouvé en ce qui concerne l’origine de la devise de l’Ordre.

      La personne qui, en tout premier lieu, a suggéré la formule biblique: «ils aspirent à une patrie meilleure» reste donc inconnue (incognito), et, par conséquent, ses motivations le sont aussi. Du moins, mes recherches sont demeurées infructueuses. Peut-être quelqu’un de mieux documenté, plus habile et/ou plus tenace, pourra-t-il y parvenir? Ce serait formidable!

      • Christian Leboeuf dit :

        16 Décembre 2017

        Francine,

        Eh! Bien, réjouissez-vous, j’ai pu remonter la filière et j’ai non seulement retrouvé le nom de la personne qui est derrière le choix de la devise, mais de l’information intéressante quant à ses motivations. L’information se trouve dans un livre écrit par Christopher McCreery, et publié en 2005: The Order of Canada, Its Origins, History, and Development, Desiderantes Meliorem Patriam. 1

        Il s’agit de John Ross Matheson (14 novembre 1917 – 27 décembre 2013), un avocat, juge, coclonel et homme politique canadien, qui a contribué au dévelopment du drapeau du Canada et de l’Ordre du Canada. Il est né à Arundel au Québec, et est le fils d’un pasteur Anglican. Il a commencé sa carrière militaire et son entrainement au Collège Militaire Royal de Kingston et est un diplômé de l’Université Queen’s de Kingston. 2

        J’ai pu mettre la main sur une copie du livre en anglais par prêt inter-bibliothèque, mais il existe une version française du livre de McCreery, que je n’ai pu consulter. Pour les besoins de la cause, je vais traduire l’essentiel de cette courte section du livre sur l’origine de la devise.

        La devise de l’Ordre du Canada est son plus vieil élément à cause de son origine dans la Bible. Il semble que ce soit monnaie courante de désigner une devise quand il s’agit d’Ordres nationaux. Typiquement, la devise sert à décrire ce que cet Ordre représente pour le pays d’origine. Plusieurs suggestions initiales pour l’ordre du Canada n’offraient aucune devise, et celles soumises durant les années ’40 ne présentaient aucun indice quant aux récipiendaires et les contributions que l’Ordre se proposait de reconnaître. Bien avant que l’infrastructure de l’Ordre ne soit complétement établie, Matheson avait choisi une devise tout-à-fait appropriée. Il ne rencontra aucune opposition; pour toutes les propositions avancées pour l’Ordre au cours des années 1966 -1967, la devise demeura inchangée.

        Au cours de ses recherches préliminaires auprès de la Bibliothèque du Parlement, il fut confronté aux difficultés que représentait le choix d’une devise. Bien que Philip Laundy, Responsable en Chef de la Bibliothèque du Parlement, fit une proposition, Matheson ne la retint pas car il lui manquait un « petit quelque chose » et entreprit résolument d’en formuler une lui-même. Un mois plus tard, Matheson participait à un séminaire sur les Affaires Intrenationales à Ottawa et il assista à une conférence donnée par le Révérend Herbert O’Driscoll de l’Église Anglicane Saint Jean l’Évangéliste d’Ottawa sur le « Désir d’un meilleur pays ». O’Driscoll avançait que ‘nous cherchons à faire en sorte que non seulement notre pays mais tous les pays accomplissent leur plein potentiel, tel que voulu par Dieu, et donc nous poursuivons pareille quête pour notre propre pays. Et il établit donc un lien direct avec la parole de St Paul aux Hébreux: « ils ont affirmé que, sur la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs. […] En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. Aussi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, puisqu’il leur a préparé une ville. » (Hébreux 11, 13b-16)

        O’Driscoll faisait un important lien avec ce court extrait de la Bible, et y voyait même la mouvance de toute l’humanité à travers l’histoire: nous sommes tous des immigrants sur cette terre et nous en partageons la responsabilité; et nous cherchons tous une meilleure patrie. Matheson retint ces mots car pour lui la phrase s’appliquait bien aux canadiens, puisque la plupart d’entre nous, dès les origines du pays, venions d’ailleurs. Il proposa immédiatement l’équivalent latin « desiderantes meliorem patriam » comme devise pour l’Ordre du Canada. Sa proposition fut retenue par le premier ministre Pearson dès le 3 octobre 1966. Le 17 avril 1967, quelque temps après l’annonce officielle, au Parlement, de la création de l’Ordre du Canada, Matheson écrit à O’Driscoll pour lui demander une copie de son allocution de 1966 en lien avec la devise de l’Ordre. C’est seulement après la divulgation publique de la fondation de l’Ordre du Canada que Matheson put dévoiler à O’Driscoll le rôle qu’il avait joué dans la formulation de la devise. 3

        Une des anecdotes les plus curieuses de l’histoire de l’Ordre du Canada illustre peut être comment, après tout, de s’en remettre à la parole de Dieu, à travers les écrits de Paul, pouvait parler aux gouvernants de façon bien concrète. Le 17 avril 1967 au même moment où le premier ministre faisait l’annonce de la fondation de l’Ordre au Parlement, le Bureau du Premier Ministre publiait un communiqué de presse. Or par un malencontreux (ou inspiré?) concours de circonstances une erreur se glissa dans le communiqué et on associa la devise Desiderantes Meliorem Patriam avec Hébreux 12, 16. Or le message de Hébreux 12, 16 est tout autre: « …à ce qu’enfin il n’y ait aucun impudique ni profanateur, comme Ésaü, qui pour un seul mets, livra son droit d’aînesse. » Erreur anecdotique, ou était-ce pertinent? Cela donnnait allure de reproche fait à nos politiciens. On doit reconnaître que le contexte médiatique incitait cependant à la réflexion: l’opinion publique grimaçait encore au lendemain du scandale Munsigner, et d’autre part, elle se demandait si elle devait blâmer le premier ministre Pearson d’avoir « vendu à bon marché » le Canada en signant l’accord Canado-Américain sur les produits de l’automobile.

        Sommes-nous surpris alors par le fait que la devise de l’Ordre ait suscité assez d’intérêt par rapport à sa signification qu’en 1987 l’autorité héraldique du Canada autorise au nom de la reine l’utilisation de la devise de l’Ordre du Canada, et on la proposa, sous le gouvernement de Brian Mulroney, comme devise secondaire du pays, tel que vous l’avez mentonné auparavant? Elle fut ainsi ajoutée aux armoiries canadiennes par décret officiel d’Élizabeth II en 1994, sous le gouvernement libéral de Jean Chrétiren. Serait-ce seulement pour que nous en fassions une interprétation « ordinaire », ou nous renvoit-elle à des aspirations plus profondes et qui sont à la fois plus exigeantes quant à le conduite que nous devons afficher en tant que nation, qui se doit de rendre sa patrie meilleure, et ce aussi pour les autres peuple « qui désirent une patrie meilleure »?

        Christian Leboeuf

        ____________________________________________
        1) THE ORDER OF CANADA, Its Origins, History, and Development, Desiderantes Meliorem Patriam, University of Toronto Press, Toronto, (2005), Chapter Nine: The Logistics of a National Order, The Motto, pp.184-185

        2) https://en.wikipedia.org/wiki/John_Matheson

        3) Queen’s University Archives, Matheson papers, file 296, Herbert O’Driscoll to John Matheson, 19 April 1967.

        • Francine dit :

          Christian,
          Oui, je me réjouis de votre découverte. Je suis de plus tout à fait ébahie de constater qu’une demande que j’ai faite le 19 juillet 2011 puisse recevoir une réponse plus de 6 ans plus tard, ce qui est tout à l’honneur de la ténacité de votre intérêt. J’espère que cet effort permettra à d’autres de découvrir et de transmettre cette part de notre héritage. Quelle belle façon de souligner le 150e anniversaire de la Confédération que de souligner les éléments les plus forts de son symbolisme constitutionnel!
          Je ne peux aussi m’empêcher de vous mentionner qu’une autre personne tenace s’est manifestée dans les mêmes temps, pour nous fournir une source intéressante concernant, cette fois, notre hymne national. Vous pouvez lire le commentaire de Lucie en date du 31 décembre 2017 sur mon article Ô Canada…le vrai patriotisme. Elle répond ainsi à une demande que j’avais faite le 28 juillet… 2011.
          Je suis une heureuse blogueuse d’avoir de tels lecteurs et, je dirais davantage, de tels collaborateurs.
          Francine

  2. Lucie dit :

    Merci beaucoup de ces précisions, c’est très intéressant.

  3. Louise dit :

    Mme Pelletier,
    J’ai été très surprise en lisant votre traduction de cette partie de l’hymne canadienne car depuis mon enfance, je chantais:

    […] Parmi les races étrangères
    Notre guide est la Loi;
    Sachons être un peuple de frères,
    Sous le joug de la Foi;

    Je me suis dit, elle a fait une erreur! Surtout que je faisais une totale confiance en la traduction apprise (c’était l’introduction de mon nouveau testament que j’avais à l’école élémentaire – un tout petit livre rouge pour ceux qui s’en souviennent). Je ne comprenais pas car je sais que vous faite beaucoup de recherche pour l’écriture de vos blogues alors, je me suis dit « Allons vérifier ». À vrai dire, lorsque je la chantais enfant, je ne comprenais pas pourquoi c’était la Foi qui était un joug plutôt que la Loi… mais bon, c’était probablement poétique, ne comprenant pas alors tout le sens! Alors voici rapidement quelques recherches faites et les sites… et effectivement, il y a bien 2 versions, probablement une « réécrite »(après la révolution tranquille???)… car c’est bien celle que j’ai apprise:
    http://www.republiquelibre.org/cousture/OCANADA.HTM
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ô_Canada#Paroles
    (bon… ce ne sont pas les meilleures sources mais cela porte à réfléchir!)

    Pourquoi avoir intervertit ces 2 mots alors que la version bien officielle sur le site du gouvernement canadien est celle que vous avez écrit, Mme Pelletier. Au Québec, avons-nous à ce point rejeté tout ce qui est de la foi, rejeté nos origines profondes (comme en parle entre autres Mme Jean dans son récent blogue). C’est enfant que j’ai appris au complet et par coeur cette belle hymne du Canada, avec un coeur fier d’être une canadienne francophone. C’est donc aussi dès l’enfance qu’on a commencé à me « nettoyer » le cerveau et me cacher mes origines profondes en modifiant de façon discrète (et maintenant de moins en moins…) l’histoire de mon pays… surtout avec les livres d’école au Québec… et même dans ma version reçue des Évangiles… Je peux vous dire que je me sens un peu bouillante en vous écrivant…! Mais au moins, je suis très, mais très heureuse que vous ayez remis mes pendules à l’heure! Je peux vous assurer que la prochaine fois que j’aurai à chanter notre hymne, j’aurai le coeur encore plus brûlant d’amour, d’un vrai amour patriotique pour Dieu et le beau pays qu’Il nous a donné!

    • Francine D. Pelletier dit :

      Louise,
      Je vous remercie d’avoir porté à mon attention cette différence qui existe entre la version que vous avez apprise et celle que j’ai utilisée dans mon blogue. Cependant, il reste une autre possibilité que vous n’avez pas envisagée dans votre commentaire: la version originale du poème de Basile Routhier qui apparaît sur le site du Gouvernement du Canada peut effectivement contenir une erreur de transcription. Il faudrait donc trouver des sources fiables qui nous permettraient de régler définitivement la question.
      Par contre, qu’importe la version qui prévaut, l’inversion que vous avez remarquée suggère de bonnes réflexions: Au Canada, la FOI est-elle un guide et la LOI un joug? Ou bien est-ce l’inverse: la LOI est-elle un guide et la FOI un joug?

  4. Louise dit :

    Merci pour votre réponse rapide!
    C’est une bonne question que vous soulevez!
    Je suis allée consulter mon ami Larousse pour voir quel mot « foi » ou « loi » pouvait avoir un lien avec « joug » et j’ai trouvé quelque chose qui m’a fait sourire: « loi » vient du latin « lex », de « ligare » qui veut dire « lier ». Le mot « foi » quant à lui, vient du mot latin « fides » qui veut dire « engagement, lien » et un « joug » est une pièce de bois posée sur la tête des bêtes de somme pour les attacher ensemble… alors comment trancher?

    Disons qu’avec les derniers événements de l’actualité, tant au Québec qu’à l’international, je mettrais plus ma « foi » en la « foi » plutôt qu’en la « loi ». Cette dernière est tellement interprétée et truquée par des gens qui ont parfois mauvaise foi que je n’y fais plus vraiment confiance. Je n’ai pas perdu la foi en la loi car elle sert de guide et de régulation pour tous afin d’assurer un ordre, mais je préfère de beaucoup mettre ma confiance en notre Juge unique, Celui dont on reconnaît encore constitutionnellement la Souveraineté et la Primauté. Une des définitions de « loi » est d’ailleurs: « Acte de l’autorité souveraine, qui règle, ordonne, permet ou défend ». Si notre guide est la loi, alignée selon cette définition et en lien avec Dieu Souverain, où serait le problème! Et le Christ ne nous invite-t-il pas dans la foi à prendre son joug, facile à porter. Ah, si j’avais la foi gros comme un grain de sénevé!

  5. Lucie dit :

    Dans le cahier de la Bonne Chanson, le chant O Canada, utilise la version:
    « …
    Notre guide est la loi;
    Sachons être un peuple de frères,
    Sous le joug de la foi; »

    • Francine D. Pelletier dit :

      Merci, Lucie!
      Je me suis dit, si le cahier de la Bonne Chanson l’utilise, ce doit être la bonne version. D’autant plus que je penchais en faveur d’une source francophone pour déterminer la version originale de Basile Routhier, un francophone. Puis j’ai pensé consulter un moteur de recherche en écrivant: « sous le joug de la loi »: à ma grande surprise, il y a tout de même un bon nombre de sites francophones qui présentent la même version que le site du Gouvernement du Canada. Dans l’ensemble, la version du cahier de la Bonne Chanson est la plus fréquemment utilisée, mais il subsiste encore un doute. Il faudrait un document historique ou une autorité dans ce domaine pour trancher la question, je pense.
      Le phénomène d’inversion est quand même un peu curieux et donne à réfléchir.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée.

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.