Je vous écris car, aujourd’hui, on fête Joseph, époux de Marie, patron de l’Église universelle, patron du Canada. Le premier mai, on l’honore plus spécialement sous le vocable de patron des travailleurs. Vous me direz que tous les travailleurs ont déjà au moins un patron, mais il y a patron et patron.
Auparavant, on parlait de Joseph comme patron des artisans… Progrès oblige… Politique aussi. Donc, maintenant, c’est Joseph patron des travailleurs. Mais qu’est-ce qu’un travailleur? Le terme est le plus souvent appliqué à des personnes syndiquées, ayant un tas d’avantages sociaux! Beaucoup d’avantages sociaux, oui, mais le travail qu’elles effectuent comporte souvent des aléas incontournables par définition. Par exemple, je lisais dans un journal daté d’hier qu’une personne aux quatre jours mourait par suite d’accident de travail, ici au Québec!
Comment réagir? Comment agir pour palier à cette situation? Impossible peut-être, ce sont des risques inhérents à certains genres de métiers ou de professions, plus qu’à d’autres, des risques contre lesquels on ne saurait prendre plus de mesures raisonnables que celles que l’on prend déjà. En effet, les lois de la sécurité au travail sont très élaborées. Mais un accident, c’est un accident; ça tient de l’imprévisible et, par définition, l’imprévisible ne peut être prévu. Cela dit, il reste qu’un décès aux quatre jours, c’est beaucoup.
Peut-être qu’on pourrait trouver, chacun, un petit quelque chose à faire, sinon pour prévenir absolument les situations désolantes, du moins pour aider le travail du coeur et de l’esprit à résorber la peine et les difficultés ainsi engendrées.
Pour ma part, j’ai choisi d’en parler au patron…
Il fallait un brin de foi pour nommer Joseph patron des travailleurs, un brin de foi en sa capacité d’être secourable à la tranche de citoyens concernés, afin d’obtenir son suffrage en matière de protection pour chaque individu et aussi l’amélioration de diverses conditions de travail, les unes étant plus réversibles que les autres.
Prière au patron des travailleurs
Joseph,
Que les travailleurs soient aussi travaillants que tu l’étais toi-même…
Qu’ils se respectent les uns les autres dans leur milieu de travail, hommes et femmes.
Qu’ils se montrent satisfaits, une fois de temps à autre, des arrangements de leur contrat de travail.
D’autre part, que leurs syndicats repartagent avec eux les gains accumulés par les intérêts des placements de leur cotisation, qu’ils réinvestissent dans le bien des travailleurs le capital politique qu’ils amassent en leur nom.
Secours aussi tous les travaillants qui ne sont pas travailleurs, les chômeurs travaillants, qui cherchent et cherchent honnêtement un emploi.
Enfin, souviens-toi des artisans, surtout de ceux qui ne sont pas syndiqués.
J’oubliais les ménagères!… Ah, Joseph, je sais que toi tu ne les oublies pas, toi qui as épousé la plus célèbre!
Vous pourriez sans doute formuler d’autres intentions concernant votre propre milieu de travail… Un brin de foi suffit.
Esther Martelle
Je relis votre texte, un an après, et je ne peux m’empêcher d’ajouter cette intention, surtout en ces temps qui secouent non seulement le Québec mais le monde entier:
St Joseph, je vous prie pour les futurs travailleurs, ces étudiants gâtés qui ne savent pas ce qu’ils font…
Marylin,
« ces étudiants gâtés qui ne savent pas ce qu’ils font… »
Je ne crois pas que votre prière sera entendue… (le fiel a tellement mauvais goût)
Une simple prière pour que l’Esprit de Dieu guide leurs actions seraient tellement plus pertinent…