Kateri aujourd’hui

La canonisation de Kateri Tekakwitha le 21 octobre prochain m’amène à vous entretenir sur cet événement important mettant en relief la vie d’une Amérindienne qui a marqué l’époque des fondations.

Pour bien nous situer, Kateri Tekakwitha est née en 1656, donc 14 ans après la fondation de Montréal. La jeune colonie était donc en pleine expansion et les guerres iroquoises fréquentes.

Les traces de Kateri sont encore très présentes, particulièrement à Kahnawaké, dernier lieu de résidence de celle-ci, qui y mourut en 1680. Voulant me rapprocher davantage d’elle, je suis allée visiter la mission de Kahnawaké il y a quelques temps et je vous livre mes impressions.

Je me suis arrêtée au tombeau de la bienheureuse Kateri pour faire connaissance avec elle. Après un moment de méditation en sa compagnie, je suis repartie avec cette intime conviction: «Kateri est une véritable femme de foi et une sœur pour tous…».

Pour mieux saisir cette assertion de ma part, il serait intéressant de parler de ses origines. Qui est Kateri Tekakwitha?

Kateri c’est l’Amérindienne algonquine… Elle est la fille de  «Fleur des prairies», une Algonquine chrétienne capturée aux Trois-Rivières par la nation iroquoise et intégrée au sein de la tribu des Agniers. «Fleur des prairies» épousera le chef de la tribu et conservera sa foi résolue, inébranlable jusqu’à son dernier jour. Emportée par l’épidémie de petite vérole, elle quitte ce monde et sa petite fille âgée de 4 ans qu’elle protègera toujours puisque la jeune Kateri héritera de sa foi profonde.

Kateri, c’est l’Amérindienne Mohawk… Elle est la fille de «Cerf Agile» un chef iroquois de la tribu des Agniers ou Mohawk. Un chef chez les Amérindiens, se distingue par certaines qualités particulières.On lui reconnait un caractère réfléchi, déterminé, une vive intelligence et une exceptionnelle éloquence. Toute sa conduite est empreinte de sagesse, maîtrise de soi et magnanimité, En plus d’être fort et robuste, comme presque tous les Amérindiens, ce dernier démontre les qualités d’un guerrier faisant face courageusement aux adversités. Le chef bénéficie généralement de l’admiration et du respect de tous. Nous retrouvons en Kateri plusieurs traits hérités de son père: entre autres son leadership et une rare détermination qui en fit un modèle pour tous.

Kateri, c’est l’héritière chrétienne… Elle fera ses premiers pas sur une terre marquée du sang des martyrs. En effet Kateri nait à Ossernenon en Iroquoisie, où plusieurs missionnaires et Amérindiens convertis furent martyrisés par les Agniers. Elle est donc l’héritière d’une Église missionnaire franco-amérindienne qui naît dans des conditions difficiles.

On retrouve donc en Kateri:

  • l’union des deux familles amérindiennes des plus hostiles l’une envers l’autre, les tribus algonquines et iroquoises,
  • l’accueil de l’amitié française, porteuse d’un message évangélique offert à toutes les nations.

C’est ce que j’ai ressenti lors de mon passage à Kahnawaké. Peut-être bénéficierons-nous à notre insu d’un héritage qui est toujours actif?

La canonisation de Kateri sera-t-elle l’occasion de le faire revivre?

Catherine Jean

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