J’ai pu lire cette exhortation, affichée récemment, à plusieurs endroits sur les routes du Québec. Elle me demande de me conformer aux panneaux indicateurs, d’être attentif aux signes. Quelle importance que celle des signes ! Je ne peux m’en passer. Ils jalonnent les routes par milliers. Ils sont là pour me prévenir, m’avertir, me guider, m’informer, me protéger.
Chaque mètre de route pavée est marqué de lignes blanches et jaunes. Elles m’aident à demeurer sur la bonne voie. Que surviennent un brouillard, une pluie forte, une tempête de neige, des signes me rassurent, m’empêchent de me perdre, pourvu que j’en tienne compte. Je ne sais plus quelle direction prendre ? Aussitôt mes yeux cherchent un panneau, un repère, une flèche pour me retrouver. Si j’approche d’une courbe dangereuse, un signe est là qui me l’annonce. Le signe n’est pas la courbe, il l’annonce. Un objet visible marqué d’un signe, le panneau, m’avertit d’une réalité pour le moment invisible, la courbe.
Plus largement, nous avons besoin de signes pour notre gouverne, des balises concrètes pour nous rappeler nos choix fondamentaux, le sens de notre vie, nos espérances. Nous sommes des êtres sensibles, nous apprenons et comprenons par les sens. Les alliances des époux leur rappellent leur promesse de fidélité; le pèlerin de Compostelle arbore la coquille St-Jacques; un tel conserve précieusement un certain objet de sa grand-mère qui lui rappelle sa bonté; et ainsi de suite.
Le frère André Bessette connaissait bien leur importance, il en usait abondamment. Qu’on pense à l’huile de Joseph, aux médailles, aux stations du chemin de croix qu’il visitait régulièrement, sa vie regorgeait de ces éléments sensibles mis au service de l’action de Dieu.
Ces dernières décennies ont vu disparaître beaucoup de ces signes de notre vie de foi, notamment les crucifix dans les écoles et les hôpitaux.
Qu’avons-nous fait de nos signes ? Nous serions-nous égarés ? Ou bien serions-nous rendus à un tournant, en quête de nouveaux signes ?
Patrick Trottier
Je suis bien d’accord avec l’importance des signes mais il faut comprendre que nos signes chrétiens sont aussi détournés de leur sens… je pense entre autre à toutes les personnes qui portent de grandes croix au cou exhibant un style plutôt gothique. Je ne suis pas certaine que c’est pour rendre témoignage de leur foi… Je trouve que notre monde est plutôt mélangé!
@ Paula
Effectivement, je suis d’accord avec vous, plusieurs arborent des crucifix et mêmes des chapelets dans leurs cous, sans nécessairement y croire – on en voit constamment dans les artères publiques de nos grandes villes au Québec. Par contre, savez-vous l’effet que cela me fait? Oui, en les voyant, je me demande s’ils savent ce qu’ils portent mais plus encore, moi, je vois ce signe et je me rappelle. Si ce n’est un signe pour eux (et peut-être même certains les portent en dérision), pour moi, cela me ramène à l’ordre. Est-ce que j’y crois? Est-ce que, malgré toute la perte de sens dans notre monde moderne, Quelqu’un est toujours à l’oeuvre. Je dis que OUI car certains signes nous le prouvent, malgré tout! Courage! Il faut savoir lire les bons signes et sourire à l’espérance que nous portons. Tout n’est pas en décrépitude!
@ Paula
Vous parlez de notre monde qui est « plutôt mélangé ». J’abonde dans votre sens. En fait, c’est cette impression d’un « monde mélangé » qui a inspiré mon blogue sur les panneaux indicateurs.
@ Claude
Votre propre expérience nous permet de voir cette situation sous un autre angle. En ce sens, je pense que ceux qui portent ces signes d’une manière inconsciente en reçoivent eux aussi l’effet symbolique. On ne sait jamais, tôt ou tard une circonstance peut les éclairer sur la signification de ce qu’ils portent et les faire cheminer.