Dans l’un de mes blogues précédents : «La grande noirceur et la révolution tranquille», je mentionne le caractère idéologique de la métaphore «grande noirceur» appliquée à la période qui a précédé la Révolution tranquille. Dans le même contexte historique du Québec, on réfère souvent à l’Église en ajoutant l’adjectif triomphaliste.
Effectivement, triomphalisme il y a eu, mais pour une période relativement courte. Il en va de même au niveau de l’Église universelle. Historiquement, l’Église a toujours eu un combat à livrer pour la subsistance de son projet d’évangélisation. Le rapport entre l’Église et les États a toujours été complexe et souvent conflictuel. De plus, les moments d’accalmie, lorsqu’ils furent marqués par un certain triomphalisme, n’ont pas nécessairement été des années fécondes pour l’Église. On le voit aujourd’hui, alors que les églises se vident et que les scandales sexuels explosent, révélant des délits commis durant une période relativement triomphale de l’Église.
André Bessette (1845-1937) a vécu des moments particulièrement difficiles pour l’Église et pour le monde. Je me propose de suivre la trame de sa vie dans la perspective suivante. Je pense que l’ampleur de son œuvre est, en fait, le fruit d’un combat soutenu dont l’Oratoire Saint-Joseph symbolise à la fois l’enjeu et l’issue.
Même et peut-être surtout au niveau politique…
Francine D. Pelletier
Demain : « Alfred Bessette et Karl Marx »