La grande noirceur et la révolution tranquille

Chez les chefs, on dit craindre l’abus de pouvoir, l’abus d’autorité. Ce sont des accusations que l’on a portées contre la manière de gouverner de Maurice Duplessis durant la période que l’on a baptisée « la grande noirceur ». Cette métaphore a aussi été appliquée au Moyen Âge. Des historiens se sont efforcés de montrer que la période médiévale avait connu au contraire de grands développements, tant au point de vue politique, social, religieux, culturel, qu’artistique, et donc, qu’il serait plus approprié de parler de « la grande clarté » du Moyen Âge.

Je n’ai pas l’intention de tenter, dans un blogue, une réhabilitation de la période où Maurice Duplessis était premier ministre de la province de Québec. Je m’intéresse ici à l’enjeu idéologique que peut véhiculer une métaphore. La noirceur se définissant par rapport à la clarté, il me semble que la noirceur a été rétrospectivement attribuée aux années qui ont précédé la Révolution tranquille pour mieux auréoler celle-ci de clarté.

Situer la conjonction « noirceur et clarté » dans sa conjoncture politique devrait nous aider à prendre une distance de cette forme idéologique de préjugé, dont une simple métaphore peut être porteuse.

Ne nous laissons pas abuser.

Francine D. Pelletier

Demain : « Abuseurs et abusés (1)»

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