Voici une conjonction pour le moins improbable : la rencontre, ou mieux, l’alliance stratégique entre un prince juif et un portier canadien. La diplomatie en perdrait sûrement son français.
Tous les biographes qu’ils soient ecclésiastiques, religieux ou médiatiques (Le biographe et son biographié) nous disent à leur manière qu’André Bessette avait une « dévotion » spéciale à Joseph, « qu’il en avait fait son compagnon assidu et son confident ». Et si c’était le contraire, si c’était Joseph, le prince juif, qui avait fait d’André Bessette, le portier canadien, son compagnon assidu et son confident pour un projet précis ? On pourrait se demander, intrigué, aiguillonné, pour quelle raison, à quelle fin politique.
Bien que Joseph soit « juif », j’inviterais les partisans du débat israélo-palestinien à ne pas confondre ce dont il est question ici avec une quelconque prise de position. Je fais la même demande aux ultramontains et aux défenseurs des acquis de la Révolution française qui percevraient dans l’évocation d’un « prince » une éventuelle tentative de restauration de l’Ancien Régime. Enfin, les fédéralistes et nationalistes québécois sont priés de ne pas considérer avec complaisance ni suspicion l’usage de l’épithète « canadien ».
Cela étant posé, j’accueille tous vos apports avec intérêt car, en ce qui a trait à l’exploration de l’angle politique d’André Bessette, nous sommes en pleine brousse, à moins que nous nous butions à une sorte d’omerta. La théorie du complot n’est donc pas a priori bannie non plus.
Que se passait-il dans le monde et au Canada au moment où André Bessette occupait son avant-poste de portier au Collège Notre-Dame de Montréal ? Quelle était la conjoncture, je dirais géopolitique, dans laquelle Joseph se trouvait impliqué pour qu’André Bessette lui érige un tel monument sur le Mont-Royal ?
Conjecturons.
Francine D. Pelletier
Demain : « Joseph et la droite »