La femme en garde à vue
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Prologue
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On peut se demander quel est le sens profond du récent film de Luc Besson, The Lady, basé sur la vie d’Aung San Suu Kyi. Dans la mesure où on admet que Besson, à sa manière, pose la question: «Qui est celle-ci?», il m’est venu à l’esprit que la femme, dans l’histoire, est en garde à vue, comme l’héroïne birmane. Je me souviens d’avoir lu d’une théologienne canadienne, qui avait fait une recherche exhaustive sur les grandes femmes de l’Église, que la hiérarchie avait poussé la condamnation de la femme jusqu’à tenter d’en détruire les traces dans l’histoire. Heureusement, cela ne fut pas complètement permis. Il y a par ailleurs des hommes, des chercheurs de la femme, qui ont aussi laissé des traces, comme Jean Duns Scot et un théologien fort inconnu, Joseph Lebon, un patrologue du XXe siècle. Mais ces hommes ont fait l’objet de critiques dans leur recherche de la femme; ils semblaient donner tant de place à celle-ci dans l’histoire que certains percevaient leur démarche comme faisant trop d’ombrage à l’homme. Il faudra bien pourtant, un jour, montrer que la femme aussi est lumière pour qu’elle puisse évoluer dans le monde en toute liberté. |
Un mot en tête: Impasse. Le rapport homme et femme est dans l’impasse… Le «Lui» de la caste hiérarchique se durcit au fur et à mesure que les raisons évoquées pour justifier la majuscule tombent en désuétude; quant aux minuscules, «elles-ils» se juxtaposent dans un pluriel qui demeure difficile à accorder. Le rapport homme et femme est dans l’impasse… Nivelés sous le rabot d’une société égalitaire indifférente à leur caractère de complémentarité fondamentale, «elle» et «lui» sont devenus des pronoms communs dont on peut éventuellement choisir le genre et le type de conjonction qui les lie, s’il en est une. Mais l’Histoire a une Grammaire. Les phrases qui la composent ont un Sens, marqué par l’action et la passion du Verbe. Car le Verbe se conjugue selon les Temps, avec les Personnes. Et le Verbe s’est fait chair Et il a habité parmi Nous… Voilà pourquoi parler d’Elle. Marie. Pour être en mesure de parler d’elle et de lui, et de vous, et de nous, et d’eux, et de toi, et de moi. Des Signes qui ponctuent l’Histoire. De Dieu, en somme. |
Pour ces raisons et d’autres encore, nous voulons en 2012 explorer ce thème fondateur, fondamental, de l’humanité et de son histoire, en essayant de renouveler notre manière de le penser. 1er janvier 2012, Théotokos, Marie, Mère de Dieu. |
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