Dieu m’a conduit au rivage
De la Rivière-des-Prairies
Où il révèle Son Visage
Dans Sa Beauté qui me poursuit!
Toute saison fait bon ménage
De sons de couleurs fort dosées
Comme un trésor en coquillages
Que mer se plaît à ramasser!
Lieu d’où le décor est mouvant
Pente d’eau taillée en rapides
L’homme y produit son courant
Freinant sa marche intrépide!
De cet ouvrage intelligent
Se défile la rancune
Emprise de l’harnachement
L’eau brute sue son écume!
Or sur ce champ de bataille
Où se chamaillent brume et soleil
Dieu des deux en fait son vitrail
Cathédrale en arc-en-ciel!
Profilée comme une église
Dans la clairière gazonnée
La halte vient comme surprise
En doux repos pour le routier!
Portrait vivant de Son Amour
Où l’œil s’émeut de ses charmes
Que tarde l’heure de mon retour
O Nature qui me désarme!