Fondation mystique

J’ai appris dernièrement qu’un ver d’oreille était une mélodie qui revenait sans cesse dans notre tête, sans qu’on ne puisse l’arrêter. J’en ai un depuis un bout de temps. C’est un canon que j’enseigne à mes élèves. Le voici:

«J’ai rêvé d’une île comblée de merveilleux
Où les gens du monde partageraient leur joie
Amis oui venez oui venez chez moi»

Un peu agacée de l’entendre, je me dis soudainement: «Mais c’est Montréal»
Précisons: l’inspiration de Jérôme Le Royer n’est pas un rêve.

Une inspiration, au sens mystique, est une motion intérieure puissante, donnée par Dieu, en vue de la réalisation d’un projet précis. Mère Teresa par exemple, raconte l’inspiration qu’elle eut dans un train, lui enjoignant de se rendre à Calcutta pour s’occuper des abandonnés.

Tous les mystiques (les vrais) ont les pieds  sur terre. Ils ont un sens pratique remarquable, et c’est souvent d’ailleurs ce qui les authentifie. Leur œuvre se déploie d’une façon efficace et inattendue, malgré tous les obstacles.

Montréal est née d’une inspiration de ce genre.

Elle fut donnée à Jérôme Le Royer de la Dauversière  en 1635. Il s’agissait de fonder sur l’île de Montréal, une colonie qui serait un lieu d’accueil et de rayonnement de l’Évangile. Père de famille profondément croyant, il reçut une connaissance intérieure de la géographie de l’île de Montréal au point de pouvoir la décrire avec précision.

Il vit aussi Marie, accompagnée de Joseph et de Jésus. Pourquoi les trois, la question se pose et nous y reviendrons. Mais c’est la raison pour laquelle la colonie reçut le nom de Ville-Marie.

Quand on trouve un bon film ou un bon restaurant, on s’empresse de communiquer la nouvelle, … la bonne nouvelle. La Bonne Nouvelle!  C’est justement ce que sont venus annoncer les fondateurs: la condition humaine n’est ni sans remède, ni sans espérance.

Cette espérance s’est traduite au fil du temps par un foisonnement d’œuvres de tout genre qui ont rayonné sur Montréal, à commencer par l’Hôtel-Dieu lui-même.

N’y a-t-il pas là-dedans quelque héritage de «l’inspiration» des fondateurs?

Josée Lacoursière

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