La consécration du Canada à Joseph en 1624, de même que les songes de Marie de l’Incarnation et Catherine de Saint-Augustin témoignent de Joseph comme « gardien de ce lieu » (voir « Marie et Catherine »). On pourrait dire que ces racines de notre histoire se trouvent à Québec. Des racines, il y en a d’autres, à Montréal.
Jérôme Le Royer de la Dauversière a vu en songe (lui aussi !) l’île de Montréal qu’il a pu décrire ensuite avec une précision stupéfiante, bien qu’il n’y soit jamais venu. Sur cette île, il devait fonder une ville dédiée à Marie, sous la protection de Joseph, et y établir un hôpital tenue par une communauté féminine : les Hospitalières de saint Joseph. Ville-Marie devint la ville de Montréal et l’établissement de soins, l’Hôtel-Dieu de Montréal.
C’est Jeanne Mance (une autre femme !) qui a réalisé au Canada le projet inspiré à La Dauversière. Ce dernier a consacré ses énergies et toutes ses ressources au projet depuis la France.
L’histoire de Montréal sort de l’ordinaire à plus d’un titre. Fondée au dix-septième siècle, surnommé le siècle des laïcs, nous voyons des laïcs prendre en main des fondations dans le Nouveau-Monde. Par exemple, la Société des Messieurs et Dames de Montréal, dont La Dauversière est l’un des fondateurs, était majoritairement composée de laïcs, hommes et femmes, jouissant d’une certaine influence et prêts à délier les cordons de leur bourse.
Quels étaient leurs vrais motifs, puisque l’établissement d’une jeune colonie était un véritable gouffre financier ? L’évangélisation des indigènes sans doute, mais encore ?
Francine D. Pelletier
Demain : « André Bessette et les femmes »