Le travail, une échappatoire

Il faut dire que, dans le temps d’André Bessette, la vie n’était pas aussi rapide que maintenant mais elle était dure. La vie de fermier était très exigeante et les familles étaient nombreuses. Je me rappelle ma grand-mère qui avait treize enfants. Ce qui l’a tuée en bout de ligne ? Cela aurait pu être un travail trop ardu, mais dans son cas ce fut le chagrin qu’elle portait à la suite de la mort subite de mon grand-père. Elle est morte quelques années après.

La stabilité affective est fondamentale et nous la retrouvons de moins en moins dans les familles. Souvent les enfants subissent le choc du divorce de leurs parents. L’échec d’un mariage ou d’une relation de couple brise la confiance des partenaires en quête de stabilité émotive.

Le travail se présente comme le moyen de retrouver un équilibre en tissant de nouvelles relations. Mais cette implication au travail demande que l’on paie un certain prix. Le service offert à l’entreprise est axé sur la performance et l’individu se définit par rapport à celle-ci. L’adaptation rapide qui est exigée n’est pas possible pour tous.

Considérant ces facteurs, nous retrouvons dans l’entreprise des personnes qui se donnent corps et âme à se bâtir de nouveaux réseaux d’amis(es). Nous voyons naître des activités propices à la rencontre et à la vie d’équipe comme des marches contre le cancer, des sorties sportives, des journées plein air, des partys occasionnels, des déjeuners d’affaires prolongés, des 5 à 7, des tournois de golf… Toutes ces activités sont organisées par un comité très actif qui est l’organe de la vie sociale de l’entreprise.

Cette vie sociale intense et les nombreuses heures supplémentaires exigées pour répondre à des échéanciers très serrés peuvent conduire l’individu vers un éventuel burnout. S’investir autant dans un milieu de travail pour oublier ses problèmes d’ordre personnel devient une sorte d’échappatoire qui n’apporte pas la guérison escomptée malgré l’investissement de ses énergies.

Les blessures que nous cherchons à oublier ne disparaissent pas pour autant. Elles nous rattrapent tôt ou tard. Nous avons besoin de guérison.

Colombe LeRoy

Demain : « Le travail, un opium »

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