L’enfer et les petits enfants

Tout le monde en parle, sauf… les chrétiens ! Pourquoi ? Pour ne pas traumatiser les petits enfants.

Je me souviens, lorsque j’étais enfant, je n’ai jamais craint l’enfer même si la religion nous en parlait ouvertement et nous mettait en garde. Personnellement, je n’ai connu personne qui aurait été traumatisé par l’enfer. Tous les petits enfants comprenaient !

Il y a une chose que je ne saisis pas bien avec la génération des adultes actuelle. Beaucoup clament ne plus vouloir entendre parler de l’enfer, surtout pas par l’Église catholique qui a fait peur au monde et aux petits enfants. Je ne nie pas que cela ait pu arriver. Par contre, ce que je comprends mal, c’est qu’on n’ait aucun problème à laisser de jeunes enfants regarder des films à caractère apocalyptique avec des dragons et des bêtes infernales. On leur offre même en cadeau des jeux vidéo avec des représentations autrement plus morbides et impressionnantes que les images qu’on nous faisait voir de l’enfer autrefois ! Combien de ces jeux évoquent l’enfer, les souffrances atroces et même les démons ? Les jeunes se nourrissent de ces images.

Les démons « digitalisés » d’aujourd’hui sont-ils si inoffensifs ? Demandez à un enfant s’il dort bien la nuit après s’être amusé avec l’enfer. De quoi les traumatiser pour le restant de leurs jours ?

Colombe LeRoy

Demain : « C’est injuste ! l’enfer… »

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2 Responses to L’enfer et les petits enfants

  1. Susanne Marchio dit :

    Bonjour Colombe,

    Je me suis mis à la lecture systématique de vos blogues. Je me rends compte que j’en avais raté plusieurs dont celui-ci.

    Je suis tellement d’accord avec vous! Nous avons eu l’halloween récemment et il y avait des émissions et des films d’horreur presque à tous les postes, même à Météo Média… Façon de parler… 😉

    Restons sérieux. Je me pose souvent la question. Pourquoi les films d’horreur sont-ils si populaires? Auprès des jeunes en particulier. C’est très intriguant.

    Est-ce que l’enfer DOIT faire peur? Porquoi devons-nous avoir peur? Y-t-il une différence entre la peur de l’enfer et la peur des films d’horreur?

    Comme vous le voyez, j’ai bien des questions et peu de réponses. Je me risque cependant à proposer que l’enfer c’est le bien qui aurait dû être et qui n’est pas; c’est la vide et la souffrance d’un bonheur non atteint et cela on peut le vivre dès maintenant mais la perspective de le vivre à tout jamais est… épeurante…

  2. Colombe LeRoy dit :

    @Susanne Marchio

    Mme Marchio, vous en avez du courage pour commenter sur ce blogue… L’enfer est un sujet tellement tabou. Chapeau ! J’ai « osé » discuter sur le sujet, hier midi, avec deux personnes que je connais bien. Appelons-les : « A » et « B ». Alors voici un peu le fruit de nos réflexions.
    D’abord, DEVONS-NOUS avoir peur de l’enfer?
    — « A » ne croit pas que l’enfer puisse nous faire peur, si nous ne faisons rien de mal, si nous aimons Dieu et voulons faire sa volonté, car il est dit que « l’Amour chasse la crainte ».
    — « B » pense qu’il est nécessaire d’avoir peur de l’enfer. Cela nous empêche de faire du mal. Alors pas besoin de psychanalyse pour nous enlever cette peur.
    — En ce qui me concerne, j’entérine en quelque sorte les deux opinions données précédemment, c’est-à-dire que je crois que nous devons avoir une bonne crainte de Dieu car nous avons tous des tendances mauvaises sur lesquelles nous devons travailler. La crainte se présente à nous lorsque nous faisons quelque chose de répréhensible. Nous craignons la punition de Dieu et des hommes. Si nous nous enlisons dans le mal, nous craignons encore plus la justice divine. Nous pouvons dire que nous sommes les propres victimes de nos fautes. Nous en portons les conséquences et nous savons par instinct que nous ne pouvons échapper à la sentence. Cependant, nous préférons parfois rester dans nos culpabilités et refusons de nous corriger. En langage simple, nous restons attachés quelque part à notre confort, notre paresse, nos envies, notre colère…
    Maintenant, y a-t-il une différence entre la peur des films d’horreur et la peur de l’enfer ?
    — « A » croit qu’il y a ici une différence. Certes, les films d’horreur font vivre des sensations fortes et les représentations de monstres et d’animaux horribles induisent la peur. Le problème est que ces films ont un impact au niveau du discernement de l’enfant qui n’est plus en mesure de faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal. Si l’enfant ne peut plus choisir ce qui est bien, il peut devenir plus vulnérable, laisser entrer le mal en lui. (Irions-nous jusqu’à dire se mériter l’enfer ?…) Comparativement, la crainte de l’enfer proprement dite nous aide à discerner entre ce qui est bien et ce qui est mal.
    — « B » croit que les démons de toutes sortes présentés dans les films d’horreur sont à l’extérieur de nous tandis que la peur de l’enfer nous amène à réfléchir sur nos propres comportements et nous aide à cheminer et à choisir le bien.
    — Pour ma part et suite à ces réflexions, je ne peux m’empêcher de penser aux trois enfants de Fatima qui ont vu l’enfer un 13 juillet 1917. Ils avaient respectivement 7, 9 et 10 ans. Bien sûr, ils ont été terrifiés mais, au lieu d’en être affectés, cette crainte les a conduits à faire des changements majeurs dans leur vie.
    On raconte que « durant tout ce mois [juillet 1917], les trois enfants ne cessèrent de penser à la vision de l’enfer; surtout la petite Jacinthe, dont le caractère s’en trouva même changé. Toutes les pénitences et mortifications lui semblaient être insuffisantes pour arriver à préserver quelques âmes de l’enfer. « Il nous faut faire beaucoup de sacrifices, disait-elle, et prier beaucoup pour les pécheurs, afin que personne n’aille plus dans cette prison de feu, où l’on souffre tant ! ». Ce qui me frappe ici, c’est que la peur de l’enfer chez Jacinthe n’est pas centrée sur elle-même; Jacinthe devient préoccupée du bien des autres.
    Je crois aussi que l’enfer peut être conçu comme vous le dites, madame Marchio, comme étant « le bien qui aurait dû être et qui n’est pas ».
    Mais que deviendrons-nous alors ? Nous avons tous conscience du bien et du mal en chacun de nous. La purification qui porte sa part de souffrance est nécessaire, je crois, en cette vie. De quelle façon se fera-t-elle une fois notre vie achevée si elle ne se fait pas complètement sur cette terre ? Selon la vision de Fatima, nous devons être conscients du pire qui puisse nous arriver : souffrir d’atroces souffrances éternellement.
    Mais est-ce le fin mot de l’histoire ?
    La discussion reste ouverte…

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