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2.4 La synchronicité au-delà de la causalité
Ce qui frappe Jung dans ces expériences, c’est que les phénomènes psi semblent se produire en dehors des lois de l’espace et du temps. Cela signifie, pour lui, l’élimination de l’hypothèse énergétique comme explication de ces phénomènes. En effet, le principe de causalité, dont l’application est nécessaire pour une explication énergétique, est incompatible avec des phénomènes qui se jouent des lois de l’espace et du temps, domaines privilégiés de la causalité. Les phénomènes psi sont vécus dans un en-même-temps, une simultanéité acausale que Jung appelle désormais synchronicité[32]. Elle est une relativité conditionnée (psychologiquement) de l’espace-temps[33].
Dans le cas de l’expérimentation des cartes,
Les réponses du sujet ne sont pas le résultat de son observation physique des cartes, c’est un pur produit de l’imagination, d’idées nées du «hasard» révélant la structure de ce qui les a produites, c’est-à-dire l’inconscient[34].
C’est lorsque la psyché s’observe elle-même que se produisent de telles expériences. Plus précisément, on peut dire que, dépendamment de l’état nerveux et de la condition émotive du sujet, la bonne réponse est déjà présente dans son inconscient. Dans les cas de prémonition, entre autres, l’événement est déjà connu.
La synchronicité consiste donc en deux facteurs:
(a) Une image inconsciente surgit dans le conscient ou bien directement (c.-à-d. littéralement) ou bien indirectement (symbolisée ou suggérée) sous la forme d’un rêve, d’une idée ou d’une prémonition;
(b) Une situation objective coïncide avec ce contenu[35].
Une telle coïncidence objective et véritable, à l’évidence, oblige à constater la présence d’une interprétation préalable à l’événement et amène Jung à considérer le phénomène synchronistique comme facteur de signification:
La «connaissance absolue» qui est caractéristique du phénomène synchronistique, une connaissance non médiatisée par les organes sensitifs, supporte l’hypothèse d’une signification autonome, ou même en exprime l’existence[36].
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