Les possessifs et la dévotion

Ma dévotion, ta dévotion, sa dévotion… Les pratiques de dévotion ont beaucoup à voir avec les adjectifs possessifs « ma », « ta », « sa », et le reste. Si elles ont toutes pour origine une compréhension particulière de telle ou telle vérité évangélique, de tel saint ou telle sainte dont on se sent plus proche, elles peuvent toutefois faire perdre de vue le vecteur de la foi dans son ensemble, sa visée.

La dévotion véritable n’a rien à voir avec la religiosité. D’ailleurs, le mot lui-même, « dévotion », a perdu sa verdeur. Aujourd’hui, on parlerait plutôt d’engagement à vivre le message de l’Évangile en vue de l’avènement qu’il annonce, de l’accomplissement qu’il promet. Toutes les vraies dévotions – les engagements réels – mènent au même objectif, au même projet en cours.

Les pratiques de dévotion ont souvent tendance à la sclérose, parce qu’elles cessent d’être irriguées par ce projet. Elles s’individualisent, elles « s’égocentrent », elles deviennent capitalistes dans la mesure où nous ne les exploitons qu’en vue de notre profit personnel ou de notre bonne conscience. Évidemment, si c’est profitable, on peut en comprendre l’intérêt.  Mais elles cessent de battre au rythme des charismes qui surgissent, qui décapent nos habitudes et nos travers, qui engagent, qui nous ouvrent des perspectives plus profondes, tout en nous maintenant dans la visée.

Francine D. Pelletier

Demain : « L’actualité, Lachance et la sainteté »

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