Depuis les années 60, plusieurs communautés religieuses ont procédé à un genre de refonte de leurs statuts. La démarche était motivée par le désir de retourner aux sources de leur fondation. Or, curieusement, les charismes diversifiés de leurs fondateurs ont pour plusieurs été revus « à gauche ». Le parti pris pour les pauvres et pour les causes sociales est devenu le mot d’ordre de leur engagement. Ce virage n’a pas empêché les défections de se produire ni les candidats de se faire rares.
Il y a donc des biographies religieuses qui reflètent cette option en faveur de la gauche; sur les autels, beaucoup de fondateurs de communautés ont maintenant un petit je ne sais quoi de socialiste, comme ces bustes volontaires érigés devant les édifices de certaines centrales syndicales.
Qu’en est-il d’André Bessette ? Son charisme sera-t-il récupéré par la gauche ou par la droite, car il y a une gauche et une droite religieuses, comme en politique ? Je crois que la récupération se fera par les deux à la fois. Je crois aussi que ni la gauche ni la droite ne s’intéressent à son charisme en tant que tel, mais plutôt aux possibles retombées de sa renommée.
Francine D. Pelletier
Demain : « L’animateur et l’invité »