Ce qui me gêne dans les « vies de saints » proposées par l’Église lors des canonisations, c’est qu’elles sont tellement stéréotypées, qu’à peu de détails près, on pourrait échanger les biographiés tout en conservant la même biographie.
Détail révélateur du point de vue politique : les saints sont tous humbles et toujours soumis aux révérendissimes, aux excellentissimes, aux illustrissimes. Car si les canonisés sont très petits, leurs canonisateurs sont très grands.
Qui sera canonisé le 17 octobre prochain ? André Bessette ou bien un saint profilé selon les canons édictés par des biographes ecclésiastiques aux prises avec les réalisations de ces tout petits qui font de grandes choses dans l’Église ?
Il faut reconnaître qu’il est tentant pour les canonisateurs de profiter de l’occasion pour pousser un agenda, en faisant d’André Bessette, selon l’opportunité, un modèle de piété et de dévotion, ou bien un modèle d’obéissance à l’Église, ou bien le modèle des travailleurs sociaux, que sais-je.
Forge-t-on un saint en le canonisant ?
Francine D. Pelletier
Demain : « Les autels et la gauche »
Je trouve que vous êtes très audacieuce de parler ainsi, mais je suis du même avis sur ce que vous déplorez! Oui, on forge un saint en le canonisant et on s’en sert politiquement.
Autrefois j’aimais lire sur la vie des saints mais maintenant j’en suis incapable, le type de langage me répugne dès les premières pages…
Pourtant j’aime beaucoup les saints et saintes. Je me proposais cette année de lire la vie d’André Bessette. Auriez-vous une biographie à me suggérer? (même si elle a les teintes de son biographe!)
Merci
Evelyne
Evelyne,
Je n’ai aucune biographie à vous suggérer, pour le moment. En fait, toutes peuvent être utiles et servir de support à notre recherche. Une canonisation suscite une certaine ferveur, un nouvel intérêt pour la personne que l’on nous présente. Pourquoi ne pas désirer une meilleure compréhension du message qu’elle nous livre? J’apprécierais beaucoup que vous me partagiez vos propres intuitions en ce sens.
Personnellement, pour me rapprocher de cette réalité, je dois me creuser un peu les méninges, chaque jour, pour ne pas tomber dans la facilité. A date, j’avoue que je me débats avec les quelques éléments dont je dispose pour essayer de mieux saisir qui était André Bessette, quelle était sa motivation à parler de Joseph comme il l’a fait.
Il peut sembler y avoir quelque chose d’aride dans ce processus, mais il y a quelque chose aussi qui me dit qu’il va porter
fruit, entre autres, grâce aux apports de mes lecteurs. En tout cas, mon intention est de persévérer pendant les 91 jours
de blogues auxquels je me suis engagée.