«Aussi la vie contemplative est-elle une vie où le regard porté sur Dieu oriente tous les actes de l’existence. Ce n’est pas seulement un état où Dieu est présent en permanence, mais c’est plus encore. On dira alors qu’il est “le tout”, on dira aussi: “Dieu seul”. On ne vit plus dans le “Dieu pour moi”, mais dans le “moi pour Dieu”. Je n’oserai pas dire que Dieu se substitue à la personne, car on n’est nullement dépersonnalisé. Au contraire, on est plus que jamais soi-même. […] De plus en plus, Dieu étant le tout, les divers aspects de la vie sont vus et vécus comme naturellement à travers lui. On ne s’évalue plus selon des critères humains, la reconnaissance sociale et le désir d’avoir une position, d’être reconnu, de réussir, sont de moins en moins importants. On passe de plus en plus du plan du “faire” à celui de l’“être”. On est même prêt à abandonner ses projets les plus chers si Dieu le demande. La notion d’avenir elle-même devient secondaire. Mon avenir, c’est de vivre avec Dieu. […] Mon avenir est dans le Cœur de Dieu et je suis dans le Cœur de Dieu. Le temps humain cède un peu la place à un temps divin qui n’a pas la même consistance. Ce n’est pas que je quitte la terre ni que je cesse d’agir et d’aimer. Mais le fond de mon être commence à entrer dans l’éternité: “Le vie contemplative savoure intérieurement – et goûte visiblement déjà – le repos de la vie future”, dit saint Grégoire le Grand.»
Extraits de L’itinéraire de la vie spirituelle, Bernard Peyrous, Éditions de l’Emmanuel, 3e édition revue, Paris, 2012, p. 134.
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