La spiritualité peut-elle rendre stérile? Peut-elle empêcher les miracles?
Sur le site de l’Oratoire, on peut lire:
Mais toujours il (André Bessette) insistait sur la prière et la conversion du cœur car, malheur à ceux qui purifient l’extérieur de la coupe et du plat et qui gardent l’intérieur rempli d’égoïsme et de perversité, lit-on dans l’évangile. (Lc 11, 38) […] N’utilisons cette huile que si la foi et la charité habitent dans nos cœurs.
Au Québec, on a eu une spiritualité beaucoup axée sur le péché, la purification des intentions. C’est bien, mais… À mon avis, il faut faire attention à l’évaluation des consciences, encore si bien pratiquée dans notre monde. Notre manière de voir nos défauts est souvent teintée d’un sentiment de culpabilité, d’un désir de performance et ne nous donne pas l’exacte image de ce que nous sommes.
Quand je prie pour obtenir un miracle, je peux avoir conscience de ma nature égoïste, orgueilleuse et ainsi de suite. Mais je ne suis pas là parce que je suis douce et humble de cœur, je suis là pour demander un miracle. De toute façon, comment puis-je me purifier moi-même? Une chance que le Christ a dit: «Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai» (Mt 11, 28). Il n’a pas dit: Vous vous soulagerez vous-même en vous forçant à avoir de bonnes intentions.
À force de nous casser la tête à savoir si nous sommes bien intentionnés ou non, nous en arrivons à nous évaluer à faux et à stériliser notre prière. C’est ce que je pense. Et vous?
La suite : «Forcer la main de Dieu»
Colombe LeRoy