«Le gémissement de mon cœur me faisait rugir. Il y a un gémissement caché que l’on n’entend pas; cependant, si le cœur est obsédé par un désir si fort que la blessure de l’homme intérieur s’exprime par un cri qui la découvre, on en cherche la cause, et l’on dit en soi-même: Peut-être est-ce là ce qui le fait gémir, et peut-être qu’on lui a fait telle chose? Qui peut comprendre, sinon celui dont les yeux et les oreilles sont atteints par ce gémissement? Le psalmiste dit: Le gémissement de mon cœur me faisait rugir, parce que, lorsque les hommes entendent gémir, c’est généralement le gémissement de la chair qu’ils entendent; ils n’entendent pas celui qui gémit dans son cœur.
Et qui connaissait la cause de son rugissement? Il ajoute: Tout mon désir est devant toi. Non pas devant les hommes, qui ne peuvent pas voir le cœur, tandis que si tout ton désir est devant le Père, lui qui voit l’invisible te le revaudra.
Car ton désir, c’est ta prière; si le désir est continuel, la prière est continuelle.»
Extrait du «Sermon de saint Augustin sur le psaume 37», La Liturgie des heures 1, p. 145.
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