Kateri, en français Catherine, est le nom qu’elle reçut à son baptême à l’âge de 20 ans en l’honneur de Catherine de Sienne. À sa naissance sa mère l’appelait Clarté-du-Ciel (Uasheshkun). Nous savons qu’à l’âge de 4 ans, la petite vérole lui laissa des marques permanentes sur le visage et la rendit presqu’aveugle. Elle portait un grand châle sur sa tête et devait s’en servir pour protéger ses yeux des rayons du soleil. On lui donna alors le nom de Tekakwitha. Ce mot veut dire «Celle qui marche en hésitant», ou encore, «celle, qui doit enlever les choses devant elle et qui doit marcher lentement et à tâtons».
C’est pourtant elle qui est à l’origine de la guérison d’un jeune garçon de Seattle en 2006. En décembre 2011, après cinq ans d’études sur le cas, le Vatican a reconnu cette guérison nécessaire à la canonisation de Kateri. Il s’agit de Jake Finkbonner, jeune garçon de six ans, fils d’une Amérindienne et d’un Américain. Il s’était blessé à la lèvre en jouant au basketball. Les choses se sont compliquées et sa blessure s’est infectée par la bactérie mangeuse de chair, s’attaquant à son œil et à son cerveau. Complètement défiguré, il subit 29 opérations au visage, pour réparer les dégâts, sans empêcher la maladie de progresser. Les médecins affirmèrent qu’il ne survivrait pas. Dans l’entourage, on suggéra de prier Kateri, qui elle-même avait vécu avec les marques permanentes de la petite vérole sur son visage. Le jour même, la maladie cessa.
Jake a maintenant 12 ans. Il affirme qu’il ne serait pas là sans l’intervention de Kateri. Il est aussi très reconnaissant envers les médecins qui l’ont traité et sans lesquels il n’aurait pas survécu non plus. Il est déjà à Rome pour la cérémonie du 21 octobre 2012. Il est intéressant de noter que le jeune Finkbonner a ouvert son propre site internet (ce site jakefinkbonner.com n’est plus disponible). Nous pouvions y voir des photographies de son visage avant et après sa maladie.
N’est-ce pas particulier que Kateri ait guéri le visage de Jake? On sait que le sien était marqué par la petite vérole et qu’à sa mort, son visage changea complètement. Toute trace de maladie avait disparu, ce qui étonna beaucoup son entourage. Elle a fait la même chose pour Jake!
N’est-ce pas particulier et paradoxal que «celle qui marche en hésitant» soit devenue un guide qui éclaire notre route?
Josée Lacoursière
Quand je prend connaissance de certains récits à connotation religieuse, il y a souvent cet aspect « gnangnan » et à l’eau de rose où les éléments négatifs sont minimisés quand tout simplement ignorés alors que certains aspects positifs sont exagérés et même inventés!
TANT MIEUX!!!!!!
Les gens ont besoin d’espoir et de modèles lumineux à suivre. Est-ce Kateri qui est vraiment intervenue dans la guérison de ce jeune garçon ? Cela n’a pas d’importance, car même si ce n’est pas le cas, il est bon que l’on proclame la sainteté de Kateri grâce à cette guérison « miraculeuse ». Le phare Kateri devient alors plus puissant.
Si l’on doit ajouter tout un mécanisme de lentilles pour augmenter la surface éclairée par une petite bougie, il n’en demeure pas moins que sans la bougie, point de lumière.
Lorsque nous avons de la difficulté à entendre clairement la voix de notre conscience et que nous avons des doutes sur le chemin à prendre, ces guides lumineux sont alors une bénédiction.
Bonjour Stéphane,
je suis en accord avec vos propos quant à l’importance de modèles lumineux pour donner espérance et orienter nos choix. Cependant il difficile de s’inspirer de ces modèles aujourd’hui à cause du langage démodé utilisé dans leurs biographies.
Cela ne rejoint plus personne, et je n’oserais pas dire tant mieux…
Aussi je n’oserais pas mettre en doute si vite l’enquête rigoureuse qu’a mené l’Église pour authentifier le miracle de ce jeune garçon et l’attribuer à l’intercession de Kateri.
J’admirais déjà la vie héroïque de Kateri, mais le fait qu’elle ait obtenu ce miracle me donne une plus grande confiance en son intercession. Alors, qu’elle soit intervenu dans cette guérison miraculeuse a une grande importance pour moi et aussi pour l’Église universelle.
Bonjour Sophie,
Pourquoi admirez vous la vie de Kateri?
Pourquoi la qualifiez-vous d’héroïque?
Pourtant vous dites que les anciennes bibliographies ne rejoignent plus personne…
Le langage n’a pas d’importance, car c’est le caractère exceptionnel de ces témoins qui frappe notre imaginaire et qui font d’eux des modèles qui nous inspirent.
Dites-vous que si un document au langage totalement démodé qu’est l’évangile continu encore aujourd’hui à retenir l’attention de millions de personnes, probablement que son contenu retiens plus l’attention que la façon dont il est présenté…
Bonjour Stéphane,
j’admire Kateri pour son esprit de service, la prise en charge de son christianisme et son désir ardent de recevoir le baptême (elle a attendu et s’y est préparée pendant 12 ans!) Sa devise était : « Vite, enseignez-moi ce qui plaît à Dieu afin que je le fasse! »
Baptême, accès aux sacrements, partager la même foi que ses proches; toutes ces réalités qu’elle trouvait si précieuses, moi je les ai toutes crues dans la bouche depuis ma naissance…
Je l’admire parce qu’elle a suivi une voie, celle des enseignements de sa mère et qu’elle n’a pas dévié de cette voie malgré son environnement qui s’y opposait.
Sa vie est pour moi un chef d’œuvre de l’Esprit Saint!
Comment s’est-elle sentie appelée à vivre la virginité? Ce n’est sûrement pas sa mère qui lui en a parlé avant ses 4 ans.
Je trouve qu’elle est héroïque entre autres parce qu’elle a su garder les valeurs chrétiennes en vivant toute seule sa foi parmi les iroquois (elle n’avait pas le droit de fréquenter les amies chrétiennes de sa mère.) Et surtout parce qu’elle était remplie de charité envers tous, y compris ceux et celles qui se moquaient d’elle et la comptaient pour rien.
J’ai eu l’occasion de lire trois biographies de Kateri, alors que j’étais fraîchement convertie. La façon dont sa vie était racontée n’avait pas d’importance à ce moment. Ce sont les faits qui m’ont frappée.
Pour terminer, je crois que l’Évangile passe au-delà des modes et des styles d’écritures. Il fait son travail depuis des siècles et il est toujours d’actualité. Il porte son effet touchant les gens de tous les temps, langues, peuples et nations.
Bonsoir Stéphane,
je ne pense pas que ce soit « tant mieux » que des choses aussi importantes et édifiantes que la vie des saints soient traitées à l’eau de rose, ni inventées, ni embellies. J’ai toujours cru que la vérité est ce qui frappe et attire le plus. Oui, on a besoin de modèles lumineux, oui, on a besoin de modèles d’espérance et de foi, mais ce n’est certainement pas en étant quétaines que rayonneront ces modèles parce que pour moi, l’eau de rose c’est quétaine.