«Il ne faut plus prononcer le nom de Dieu, encore moins celui de Jésus-Christ», disait un responsable de pastorale scolaire gagné à la cause de la déconfessionnalisation. Je l’ai entendu de mes propres oreilles, et c’était en 1977.
Dans un article du journal Le Soleil publié en 2006, qui rappelait brièvement les étapes de la déconfessionnalisation au Québec, la journaliste Annie Morin notait qu’en 2000, les animateurs de pastorale avaient été remplacés par des animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire.
Cette orientation a fait en sorte que des projets d’engagement mettant à l’écart l’idée de Dieu se sont insérés dans les écoles par le biais de l’animation pastorale. Celle-ci a ainsi contribué à la vague d’engagements écolos que l’on connaît aujourd’hui.
En plus des animateurs de pastorale, des professeurs de catéchèse ont eux-mêmes renouvelé leur enseignement en ce sens. J’ai eu l’occasion d’assister à une pièce de théâtre dirigée par un professeur de catéchèse au primaire. Je voyais la scène: la terre au centre, les fleurs qui dansaient autour d’elle puis des animaux de toutes sortes se joignant au cortège. Les enfants étaient peu mis en évidence, à moitié cachés derrière une fleur ou un animal. De nombreuses heures de travail avaient dû être mises dans la préparation par ce généreux professeur. Le hic ? Je ne me souviens pas que le nom de Dieu ait été prononcé…
Ah! La déconfessionnalisation a bien réussi à sortir la religion des écoles, mais elle l’a remplacée par une autre forme de religion, engageant les élèves dans un autre type de cause: «Sauver la planète».
Colombe LeRoy