Vous ne me croirez peut-être pas, mais cela fait deux semaines que je fais des recherches sur la Constitution (peut-être deux-trois heures par jour) et plus le temps passe, plus je me sens ignorante sur le sujet. Quelle en est la cause? Ma mémoire? Mon intelligence? Des informations difficiles à obtenir? De la désinformation? Des recherches trop pointues? Trop de data? Oh la la!!! Et dire que je dois voter aux élections fédérales ou provinciales à tous les deux-trois ans, et qu’il y a le travail, les tâches de la maison et tout et tout…
Mon vote est-il vraiment éclairé… responsable? Pour ma part, je vote à l’instinct, une sorte d’instinct de survie. Je regarde en premier lieu mes valeurs fondamentales, les miennes sont chrétiennes; je ne veux pas les perdre, je veux les vivre et les partager. Je vais donc vous dire pourquoi la Charte des droits et libertés placée dans la Constitution me met sur les épines au niveau de ma foi, pas celle des autres mais la mienne. J’ai bien le droit, non? Toute la question est là justement: ai-je vraiment le droit?
Selon Statistiques Canada, en 2001, 83% des parents au Québec se disaient encore d’appartenance religieuse catholique. D’après un mémoire présenté six ans plus tard, à la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, on notait aussi que: «Dans les écoles publiques, au primaire, environ 80% des parents choisissent l’enseignement catholique, 3% l’enseignement protestant et 15% l’enseignement moral sans religion depuis bon nombre d’années» (La déconfessionnalisation et la laïcisation du système scolaire, Association des parents catholiques du Québec, section Gatineau, 11 septembre 2007).
Malgré ces statistiques, le gouvernement du Québec a aboli les écoles confessionnelles dans le réseau public. À voir l’évolution tracée depuis 1983 jusqu’à la fin de l’enseignement religieux confessionnel en 2008, la machine bien huilée de la déconfessionnalisation a finalement eu raison des vœux de la majorité de la population au Québec, une majorité plus ou moins convaincue, bien sûr, mais une majorité tout de même.
Depuis, la voie est libre pour véhiculer, dans notre système éducatif québécois, une conception du religieux qui exclut, au nom de la liberté religieuse, le droit de cité de la pensée et de la morale chrétiennes qui est somme toute, encore, plus représentative de la majorité des citoyens.
Pour vous convaincre encore plus du malaise actuel à propos de la Charte sur le plan de la foi, vous pouvez cliquer sur l’hyperlien suivant: http://www.cyberpresse.ca/place-publique/editorialistes/mario-roy/201107/19/01-4419261-la-mosqueteria.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_mario-roy_3289_section_POS1. Vous y trouverez un article de Mario Roy, de la Presse, dont voici deux extraits:
La Valley Park Middle School cède pendant une demi-journée par semaine sa cafétéria à un imam qui y préside une séance de prière à l’intention des élèves musulmans. Les garçons sont installés à l’avant. Les filles derrière eux. Les filles ayant leurs règles (!) complètement à l’arrière de la salle.
L’école plaide qu’elle ne fait qu’accommoder ses élèves musulmans. Le conseil scolaire estime que, légalement, la religion (protégée par la Charte canadienne) a préséance sur l’éducation (encadrée par l’Education Act ontarien). Et les quotidiens torontois jugent qu’il s’agit, au choix, d’une «dynamique communautaire inclusive prometteuse pour notre avenir multiculturel»; ou d’un «retour dans le temps faisant en sorte que les filles dites impures sont écartées pour ne pas souiller les autres». (Toronto Star et National Post, respectivement)
Vous pouvez lire le reste si le cœur ou la tête vous en dit…
Pendant que nous, les Québécois, laissons notre droit de cité chrétien et catholique prendre lentement mais sûrement le bord de la route, croyant marcher vers l’avenir plus égalitaire et solidaire promis par la Charte, nos enfants et petits-enfants sont déjà soumis à l’attrait et à l’intrusion d’idéologies et de religions minoritaires très militantes.
Nous sommes muselés et nous nous en accommodons.
Colombe LeRoy