Les trois sujets proposés par nos lectrices et lecteurs que je vais aborder ont en commun de révéler un certain malaise à l’égard de ce que la religion catholique peut avoir de rébarbatif pour nos contemporains : (1) une sainteté qui se présente sous le signe du tourment intérieur, (2) un enseignement contraignant pour la liberté et (3) une Église sans vie. Les sujets seront traités dans l’ordre suivant.
(1)« La sainteté en souffrance » (semaine du 21 février)
(2)« La liberté en souffrance » (semaine du 28 février)
(3)« L’Église en souffrance » (semaine du 7 mars)
Semaine du 28 février : La liberté en souffrance
Ce sujet a été proposé par Eustache (mardi 22 février 2011 – 14:48) : « Qu’est-ce donc que la liberté : Dieu nous a créé libres et pourtant le chemin qui mène à lui en est un de contraintes (penser entre autres aux ne pas du Décalogue). Et l’obéissance, face à la liberté ? »
Dieu ne nous a pas créés libres au sens où nous l’entendons souvent. Si nous regardons bien la nature, elle répond à des lois. La plante par exemple ne pousse que si elle a du soleil, un bon sol, de l’eau… Un poisson vit naturellement sous l’eau. Bien qu’il soit dirigé par des instincts, il n’est pas programmé comme un automate. Évidemment, il « doit » se nourrir, sinon il meurt. Basic. Devra-t-il arrêter de le faire pour devenir libre ? Il « ne peut pas » vivre hors de l’eau non plus. Basic. Devra-t-il se jeter sur la berge pour s’émanciper?
D’une certaine façon, notre manière de concevoir la liberté semble oublier ce qui est basic. Il n’est pas rare que nous, les humains, espèce tellement supérieure à celle des poissons, nous nous exposions à des conséquences fâcheuses sinon néfastes sous prétexte de vouloir exercer notre liberté. Certains vont même jusqu’à s’opposer à l’idée qu’il existe une « nature » humaine parce que, si elle existe, nous sommes alors contraints à agir selon ses lois et, donc, adieu liberté ! C’est d’une logique à laisser les poissons bouche bée !
Le Décalogue (ou Dix commandements) a rapport à des Lois fondamentales qui nous concernent. Nous voyons les « NE PAS » du Décalogue comme des contraintes. Nous devrions les voir comme des balises pour l’exercice de notre liberté. On ne peut pas exercer la liberté à contre-courant de sa nature sans perdre le nord ou la vie.
Les lois du Décalogue nous aident à bien camper notre relation à Dieu et notre insertion dans l’univers des relations humaines. C’est BASIC. L’obéissance à ces lois, loin de nous contraindre, peut nous mener très loin dans l’exercice éclairé de notre liberté.
Colombe LeRoy