À la veille de la canonisation d’André Bessette, je voudrais relever un fait qui m’est apparu tout à coup comme étant rempli de sens. Lors de la confirmation de la canonisation d’André Bessette, beaucoup ont annoncé qu’il s’agissait du premier québécois ou du premier canadien à être canonisé. Peu après, on a rectifié qu’il y avait eu, avant lui, Marguerite d’Youville. Les manifestations entourant la canonisation de celle-ci ont été beaucoup plus modestes que celle qui aura lieu le 30 octobre, mais je ne veux pas adresser cette disparité dans mon blogue.
Dans un premier temps, j’ai été frappée par le fait que la canonisation de l’un avait lieu le lendemain de la fête de l’autre. En effet, aujourd’hui, 16 octobre, c’est la fête de sainte Marguerite d’Youville
Mais ce qui m’a impressionnée et que je viens tout juste de réaliser, c’est que Marguerite d’Youville est reconnue pour « sa grande dévotion » à Dieu le Père. Ci-dessous, vous avez une reproduction du tableau qu’elle avait fait venir de France et dont Charles Michel-Ange Challe serait l’auteur (1741).
Les deux premiers saints canadiens avaient donc comme caractéristique un rapport privilégié au « Père » de Jésus, Marguerite d’Youville nous parlant de Dieu le Père, et André Bessette, de Joseph. Évidemment, chez les deux saints, le mouvement vers l’un n’exclut en rien le mouvement vers l’autre, ou vers Jésus ou vers Marie. Au contraire.
Mais cette coïncidence « paternelle » m’impressionne, me dépasse, en même temps qu’elle m’interpelle.
Francine D. Pelletier
@Francine Pelletier
Quel événement important vous soulignez. La fête de sainte Marguerite d’Youville, la veille de la canonisation du frère André. À la lecture de votre blogue, je suis impressionnée par cette omission importante d’une grande sainte canadienne dont la vie complète a été parsemée d’épreuves de toutes sortes. Comme André Bessette, elle s’est occupée des plus démunis, des pauvres, des gens malades et a été elle-même sujette à des railleries par son entourage. Quelle grande sainte ! Serait-ce parce qu’elle n’a pas attiré les foules en faisant des miracles? Si André Bessette n’avait pas guéri tant de gens par l’intercession de Joseph, serait-il si médiatisé? Pourtant, l’Église actuellement met un véritable accent sur le fait de «s’occuper des pauvres». Je ne comprends pas. Serait-ce le fait d’être une femme qui nous fait l’oublier. La reconnaissance de la femme n’est pas chose faite ici même au Québec, un des endroits où le statut de la femme est plus reconnu que bien ailleurs dans le monde. Je suis impressionnée de cette omission…
@Francine Pelletier
Enfin! Quelqu’un qui nous parle du Père. La question du père ma fatigue depuis fort longtemps. Parler du Père dans l’Église? Pas mal aux oubliettes, le Créateur de l’univers. C’est le Christ, Marie un peu et Joseph aux oubliettes aussi. Bizarre! Même dans notre société, la présence du père est souvent conçue comme accessoire. C’est la mère qui éduque les enfants et le père, après avoir fécondé, est le pourvoyeur financier et c’est à peu près tout. Bien que je sois très sensible à la problématique de la femme, le fait qu’elle ne soit pas reconnue par exemple, comme le mentionne précédemment Vanessa, la question du père m’agace aussi. Je crois qu’il y a une injustice envers lui. Tous reconnaîtront que l’absentéisme du père a toujours eu une grande influence sur l’équilibre d’un enfant. Comme Joseph est important au niveau de la sainte Famille, le Père est important au niveau de la Trinité. Très contente que vous abordiez le sujet Mme Pelletier !