Le Prince dont il sera d’abord question dans mon blogue d’aujourd’hui est le titre d’un livre écrit par Nicholas Machiavel au XVIe siècle. Plusieurs connaissent l’adjectif « machiavélique » qui réfère au nom de cet auteur et qui peut signifier : roublard, tortueux, calculateur, sans scrupule, astucieux, rusé, et POLITIQUE ! Ce n’est pas joli, joli. On comprend tout de suite que cette œuvre de Machiavel a mauvaise réputation. Pourtant, qu’y a-t-il de si immoral chez ce Prince ?
Dans les chapitres XV à XXIII notamment, Machiavel explique qu’en politique, la question à se poser n’est pas « comment bien user du pouvoir selon les vertus morales et chrétiennes », mais comment conquérir le pouvoir et surtout le conserver. Il me semble que cette approche du pouvoir n’a rien perdu de son actualité, au contraire.
De plus, Machiavel (inspiré par la grande figure de César Borgia ?) prévient : le Prince doit se garder de tourner complètement le dos à l’aspect moral. En effet, pour pouvoir conserver l’appui de la population, il doit respecter publiquement les règles admises. Qu’importe si, en privé, il les méprise, il lui faudra même en enfreindre un certain nombre pour rester au pouvoir ! Officiellement, il devra toujours être en mesure de sauver les apparences.
Je pense que Machiavel ne serait pas du tout dépaysé en découvrant les mœurs politiques de nos sociétés démocratiques. Mais pourquoi parler de son Prince sur un blogue qui parle de Joseph, à l’occasion de la canonisation d’André Bessette ?
Tout simplement parce que Joseph est lui-même un prince de sang et que cette conjoncture n’est pas sans incidences sur le politique.
Francine D. Pelletier
Demain : « David et sa descendance »
Je ne savais pas que Joseph avait des pouvoirs, les exerce-t-il ! Un Prince? merci.
@Wotinges
Je suis désolée de n’avoir pu donner suite à votre commentaire avant aujourd’hui. Vos deux questions ouvrent un champ de réponse immense et peu développé qui m’intéresse au plus haut point. J’ai pris un certain temps à me demander comment vous répondre? Certains de mes blogues subséquents essaient de relever l’importance du statut princier de Joseph qui émane du fait qu’il était «de la maison et de la lignée de David». L’Église catholique a souvent mentionné cette caractéristique, mais, s’il y a eu quelques développements, la plupart se sont orientés vers ce qu’on appelle les «vertus» de Joseph. Il est devenu essentiellement un «modèle» : pour les travailleurs, les pères de famille, les époux, les contemplatifs… Il y a finalement très peu de textes qui parlent spécifiquement des implications du fait que Joseph était un prince de la lignée de David, auquel Yahweh, le Dieu d’Israël, avait promis qu’il susciterait dans sa descendance un roi dont le trône serait établi pour toujours. Parmi les textes les plus forts en ce sens, la majorité ont été écrits en relation avec la considération de Joseph comme Patron de l’Église universelle. Or, le titre de «patron», dans le sens où il est employé, celui de protecteur puissant, sonne quelque peu désuet à nos oreilles contemporaines. Je l’ai exploré dans mes blogues sous un aspect, celui de «gardien».
En résumé, je vous dirais que, oui, Joseph exerce ses pouvoirs, mais je crois qu’il les exerce aussi en fonction des «demandes» qu’il reçoit. Et ces demandes sont habituellement en lien avec la connaissance que l’on a de lui. Personnellement, la découverte du statut princier de Joseph fut une véritable révélation, qui change la vision que j’ai de sa personne et même ma manière de considérer les rapports humains, notamment politiques, que ce soit dans l’Église ou dans le monde.
Cela dit, si vos questions demeurent insatisfaites, n’hésitez pas à me relancer!