L’esprit, s’il n’est pas déjà malade, peut le devenir pour diverses raisons. Entre autres, le rêve. « Réalise tes rêves ! » entendons-nous dire. Il faut cependant que ces rêves soient accordés à la réalité. Le rêve n’est pas un objectif en soi. Avoir pour objectif de réaliser ses rêves peut à la rigueur rendre quelqu’un malade.
Nous vivons actuellement beaucoup dans la zone du rêve. On en fait d’ailleurs la promotion. Alors nous rêvons du grand amour, de vacances idéales, d’une vie de couple sans accrochage, de faire toujours le travail que l’on aime, d’avoir une belle maison sans avoir à s’en occuper, des enfants sans avoir à les éduquer (rêve de parents), des parents super cool (rêve d’enfants)… Le rêve a aussi une incidence sur nos comportements. Il nous laisse croire, par exemple, que nos ambitions, nos lubies, même notre égocentrisme, sont sans conséquences sur notre entourage et que, finalement, nous aurons le paradis à la fin de nos jours.
Cette façon de nous distancer du réel, ou de la vérité, occasionne beaucoup de problèmes d’ordre bien concret. Nos rapports en sont biaisés. Notre refus de voir la réalité nous empêche d’avancer pour de vrai. Comment pouvons-nous progresser et être en harmonie avec nos proches, si nous vivons dans l’illusion par rapport à nous-mêmes, prisonniers de nos rêves ?
Car, si l’on peut dire que la vérité rend libre, on peut dire que l’illusion enchaîne.
Moi aussi, j’espère bien pouvoir aller au paradis à la fin de mes jours ! Oh, que oui ! Mais est-ce que je rêve ?
Colombe LeRoy
Demain : « Joseph et les esprits »