On dit d’André Bessette qu’il était un homme jovial et avait beaucoup d’humour. Il disait lui-même, à sa manière un peu rude : « La gaieté vient du bon Dieu, et la tristesse du diable ». Voici trois anecdotes que j’ai tirées dans les Fioretti du Frère André.
p. 48 :
Un jour qu’il avait lavé et brossé les planchers toute la nuit, les religieuses lui demandent : « Avez-vous eu le temps au moins d’aller à la messe, ce matin ?» Il répondit : « Bien que j’aie passé la nuit à brosser, je suis allé communier quand même ». Brosser au Canada veut dire aussi : boire un coup de trop, ou seulement, faire la fête.
p. 97 :
Un jour, le frère André monte chez l’un des Pères. « Mon Père, vous êtes fatigué. Il faut prendre de l’exercice.» « Eh ! bien, qu’est-ce qu’il faut faire pour prendre de l’exercice ?» « Voilà ! on prend deux chaises comme ça… Et, joignant le geste à la parole, le frère se met à se balancer. Les deux chaises s’écartent : voilà mon frère André par terre !
p. 99 :
Il y eut un jour une guérison tellement extraordinaire que le frère André en était ému jusqu’aux larmes. Il s’agissait d’un homme paralysé et impotent à ce point qu’il était incapable, non seulement de marcher, mais de se nourrir lui-même. Il sort du bureau du frère André, droit comme un I, marchant tout seul. Immense émoi de l’assistance. L’instant d’après, le frère André demande quel est le nom du malade : Laverdure ! Et le frère passe des larmes au rire : « Eh ! bien, il a reverdi ! ».
Pourquoi André Bessette faisait-il de l’humour ? Il lui servait de moyen pour égayer l’atmosphère, surtout lorsque les rapports interpersonnels devenaient plus tendus : « On a l’air fou, dit-il, mais on empêche ainsi les manquements à la charité ».
L’humour inspiré par l’amour… on rirait moins jaune.
Colombe LeRoy
Demain : « André Bessette et sa description de tâches »