Lors de la rédaction de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, il fallut nommer le nouveau pays. Parmi les appellations proposées, la préférence de John A. Macdonald, qui sera le premier chef du Parlement canadien, allait à «Royaume du Canada».
C’est alors que Samuel Leonard Tilley fit part de l’inspiration qu’il avait eue en lisant ce verset : «He shall have dominion also from sea to sea…».
Imaginez la scène: un homme politique lisant un passage de la Bible devant ses pairs pour inspirer le nom d’un pays encore à naître…
Sourcils froncés devant cette irruption de «dévotion» ? Regards entendus concernant les «manies» de Sir Tilley ? Pas du tout. Quand Samuel Leonard Tilley suggéra: «Dominion du Canada», sa proposition fut adoptée à l’unanimité.
Le verset 8 du Psaume 72(71), dans lequel on retrouve l’expression «d’un océan à l’autre», n’a donc pas seulement fourni une devise au Canada, on y a puisé le concept qui sert à le définir. L’unanimité qui a prévalu à ce moment historique de l’histoire canadienne me surprend et m’intrigue.
Pourquoi l’inspiration de Tilley a-t-elle rallié tous les partis?
Francine D. Pelletier
Demain: «La devise et le préambule»