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CHAPITRE PREMIER
1.1 Du symbolique au réel
Devant le problème posé de la valeur d’un rituel et d’un symbole, la question peut se formuler de cette façon: est-ce qu’ils sont aptes à me permettre l’atteinte d’une réalité? Sont-ils morts au point de ne plus pouvoir servir de médiation pour accéder au réel, subjectif, objectif et intersubjectif? La répétition d’un rituel inapte et inepte ne peut que provoquer la «mort» du sujet, quel qu’il soit; de même, l’usage d’un symbole «mort» ne peut provoquer que la mort de son objet consubstantiel. Serait-ce le danger qui guette un symbole aussi prégnant que celui de l’Eucharistie chrétienne, par exemple?
Il faut donc se mettre à la recherche de la «vie» du symbole et du mythe qui lui est inséparable. Mircea Eliade constate avec soulagement le retour de l’Occident vers une conception plus vivante du monde, enrichie, vivifiée par le mythe[4]. Rudolf Bultmann, de son côté, réclame au contraire la «démythologisation»[5], considérant le mythe comme une sorte d’écran empêchant l’accès à la réalité. Les deux penseurs ainsi confrontés ne se contredisent pourtant pas, en ce sens que c’est justement à cette réalité primordiale que tous deux veulent accéder.
«Découvrir le chiffre du monde», n’est-ce pas atteindre cette unité entre le sujet et son objet, établir l’harmonie entre l’Un et l’Autre, une chose et l’autre? Et si, dans le symbole et le mythe, précisément, résidait le facteur d’harmonie, voire la réconciliation des contraires, la coincidentia oppositorum?
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