Les chats m’amusent, les chiens m’énervent, les vaches, elles, me reposent. Quand je veux chasser la tristesse, ou tout simplement me retrouver seul pour un moment, je vais marcher parmi les vaches. Elles n’ont pas peur, elles me connaissent. Parfois je m’assois sur un rocher et elles viennent brouter à mes pieds avec insouciance, flanquées de leurs veaux, toujours plus méfiants à cet âge, tandis que l’énorme boeuf Parthenais étire vers moi son gros museau humide pour me sentir. J’aime le calme qu’ils dégagent, leurs grands yeux innocents.
D’autres fois, je vais plutôt dans l’étable visiter les cochons. À une certaine heure, ils sont tous couchés sur le côté, endormis l’oeil ouvert. Je peux alors les caresser à mon aise, leur donner de grosses tapes sur le ventre, leur tirer les oreilles comme un chenapan, ils ne bronchent pas, se laissent faire comme pour me faire plaisir. Étrange rapport des animaux avec l’être humain.
Je disais que les chiens m’énervent. Il y a pourtant une exception. Un jour une dame me demande si je ne voudrais pas m’occuper d’un Corgie qu’elle possédait (vous savez, la sorte de chien de la reine d’Angleterre). J’ai longuement hésité avant d’accepter, je craignais de m’embarquer dans une aventure désagréable. Au bout de quelques semaines de probation (le temps que le chien comprenne que j’étais son nouveau maître) j’ai dû lui servir une verte correction pour un comportement répréhensible. Il fut transformé. Il se mit à m’obéir au doigt et à l’oeil. Tout ce que je n’aimais pas des chiens, il ne le faisait pas. J’ai vraiment eu de l’agrément avec cette petite bête comme je n’en avais jamais eu avec un chien.
Puis il y a notre lama, plus affectueux que ça c’est pas possible; notre âne dont le cri délirant ferait fuir un loup; le perroquet qui fait craquer tous les visiteurs; les agneaux qui vous attendrissent le coeur… Tant d’animaux qui nous entourent et font notre joie. Les uns servent en tant que compagnons, les autres pour notre nourriture. Un bouvillon part pour l’abattoir? Je n’en suis jamais triste, au contraire. Au moment de s’embarquer je l’avise et il m’avise, je le remercie pour son service, qui fera la joie de mes proches aux repas de fête. C’est dans l’ordre des choses, un ordre que je n’ai pas décidé mais que je respecte.
Être saint, comme André Bessette sera bientôt reconnu, ce n’est pas atteindre un statut, remporter une médaille ou trôner au-dessus des autres, c’est vivre le plus conformément possible de la manière que Dieu a voulu pour nous. Les animaux le font par instinct, puisqu’ils n’ont pas notre liberté, mais leur exemple me fait réfléchir. Nous valons « bien plus que tous les moineaux du ciel » disait Jésus. La sainteté est peut-être plus accessible qu’on le pense.
Patrick Trottier
Bonjour Patrick, votre titre à attiré mon attention: » La Zoothérapie »
Cela me fait penser à une histoire de mon côté avec un duberman que j’ai dû déjà m’occuper jadis. Je suis contente de pouvoir laisser son histoire dans un site comme celui-ci, sachant qu’elle sera sûrement apprécié de vous. J’aime chanter et je pratiquait mon chant pendant que le chien était à côté de moi. En face de lui, il y avait un crucifix avec une croix faite avec 2 morceaux de bois. À un moment donné, le chien s’est assie et il a regardé intensemment le crucifix. Je continuais à chanter en le surveillant parce que je pensais qu’il voulait sauter sur le morceaux de bois pour jouer avec. Il s’approcha donc du crucifix, étira son nez le plus proche possible pour le sentir. Je me suis dit: Ça y est il va sauter dessus. Je continuait donc à chanter. Le chien s’est alors reculé à sa position initiale et il a présenté sa patte malade au crucifix. J’ai arrêté de chanter et je me suis levée. J’ai pris le crucifix dans mes mains et j’ai mis sa patte dessus en priant pour que sa patte soit guérie. S’il avait voulu manger les morceaux de bois, il les avaient sous le nez. Il est resté très calme. Je suis retourné m’assoir et le chien est allée se coucher en dessous du crucifix au pied du mur.
Ce chien est mort aujourd’hui, mais je suis contente de pouvoir laisser son histoire voyager.
Il s’appelait Archangel