La consécration du Canada à Joseph en 1624 est attribuée à l’initiative des Récollets, une communauté religieuse issue du giron franciscain. La lecture que nous en faisons aujourd’hui peut être biaisée; dans notre société sécularisée, le cloisonnement entre ce qui est religieux et laïc est très étanche. Mais au dix-septième siècle, il n’en était pas ainsi. Les initiatives dites « religieuses » impliquaient très souvent des laïcs, des hommes et des femmes engagées dans leur foi et prêts à entreprendre de folles équipées d’évangélisation, quitte à affronter les océans et à parcourir des continents encore inexplorés. Dans l’Église, on a appelé le dix-septième siècle « le siècle des laïcs ».
Le 19 mars 1624, ceux et celles qui se réunissent pour contresigner la mise du territoire et des personnes sous la protection de Joseph forment une société (civils et religieux confondus), petite mais réelle, qui a conscience de poser un geste déterminant pour sa survie. L’Église canadienne et le Canada se développeront désormais sur un domaine appartenant à Joseph.
Cet acte est d’autant plus scellé que Joseph a rempli ses obligations. La graine qui avait été plantée en même temps que la croix de Jacques Cartier a effectivement pris racine.
Francine D. Pelletier
Demain : « Marie et Catherine »