Les indignés… et l’écologie / Indignant protesters… and Ecology

Depuis la mi-octobre, une clameur, à première vue désorganisée mais néanmoins persistante, se fait entendre d’un peu tous les coins de la planète. D’abord, ce fut «Occupons Wall Street», qui est rapidement devenu «Occupons …le monde», avec représentations dans 1470 villes sur le globe. De quoi s’agit-il? De quoi ces «indignés» qui campent sur les places publiques des grandes villes se plaignent-ils? Dans bien des cas, maladroitement exprimée, la critique des «indignés» vise l’establishment financier et son ingérence dans la conduite des affaires des corporations «ayant pignon sur rue» des marchés boursiers mondiaux. Since mid-October, the world has witnessed the slow increasing outcry of a small but determined group of anti-capitalism protesters. It started as the Occupy Wall Street protest, but rapidly became the Occupy the World protest, with representations in 1470 cities around the world. What is it all about? Against what do these “indignant” protesters raise their voices on the world stage? In many cases not very well articulated, their criticism is aimed at the financial establishment and its over-bearing influence on how large corporations should behave on worldwide money markets.
La finance n’est plus un outil de l’économie, mais en est devenue le principe directeur: il en résulte des politiques qui n’ont comme moteur que l’assouvissement incontrôlable d’un appétit pour le gain… de capital! Le grave danger est que souvent les grands acteurs de l’industrie se sentent obligés de transgresser ses règles d’éthique pour survivre dans un tel environnement. Trop souvent les données scientifiques sont tronquées, voire même ignorées, pour assurer une survie économique. N’y a-t-il pas là vraiment matière à indignation? Et quel lien y a-t-il avec l’écologie? Finance is no longer a tool that serves world economy, but it has become its principal driving force. As a result, large corporations adopt policies that drive organizations to an insatiable appetite for capital gain. This may present a grave danger: large industrial corporations feel compelled to transgress their own ethical rules in order to survive in such an aggressive environment. Too often, science is asked to bend its own rules to force the data to fit the model, all in the name of economic survival. Isn’t that a sufficiently serious reason to be indignant? And what does it have to do with ecology?
N’oublions pas qu’en toile de fond à ce soulèvement contre le monde financier, il y a un constat environnemental qui reste sans «grande» solution, en dépit de nos efforts technologiques et scientifiques. C’est seulement à contre-coeur que nous arrivons à admettre que des plaies marquent aussi la surface du globe: érosion, déforestation, gaspillage des ressources naturelles, appauvrissement des sols agricoles et contamination des environnements aquatiques, et ce pour alimenter un besoin insatiable de surconsommation. Y a-t-ilvraiment matière à préoccupation? The backdrop to these recent up-risings against the world of finance is an increasing number of environmental challenges that, to this day, remain unsolved, in spite of our technological and scientific efforts. It is only unwillingly that we are ready to admit to great ills that tarnish the surface of the earth: erosion, deforestation, wasted natural resources, impoverishment of agricultural land and contamination of water sources, and all that to fuel an insatiable need for overconsumption. Should anyone be preoccupied?
La terre, déjà meurtrie, doit porter un lourd fardeau. Radio France Internationale, sur son site Web, le lundi 12 octobre 2011, annonçait officiellement que nous étions maintenant 7 milliards d’êtres humains sur le globe. Si la tendance des modèles démographiques se maintient, en 2050, il y aura 9 milliards d’individus qui peupleront la terre. Un défi mondial sans précédent qui ne peut être relevé par la seule bonne volonté de quelques États. La mise en application d’une solution nécessitera sans doute une forme de gouvernance mondiale. C’est justement cette bombe démographique et ses défis que décrit Jacques Attali, écrivain et président de PlaNet Finance dans le récent numéro de Paris Match en date du 3 novembre 2011. Already battered, the earth has to carry a heavy burden. Radio France International, on its Web site, on Monday October 12, 2011, officially announced that world population had reached the 7 billion milestone. Demographical models have been built to understand population growth phenomena, and if current trends are maintained, 9 billion people will occupy the globe by 2050. In itself, this represents an unprecedented challenge for humanity. The solution cannot hinge on the generosity of only a few concerned nations. Success in dealing with such huge issues will require some sort of world scale governance. It is that very demographical explosion and its challenges that author and president of PlaNet Finance, Jacques Attali describes in the last issue of Paris Match, November 3, 2011.
Selon les données présentées par Attali, ne porter aucun changement à nos habitudes de consommation aura des conséquences désastreuses. Par exemple, dès 2030, le monde devra faire face à un déficit de 40% entre les demandes en eau potable et les ressources disponibles. Si nos modèles d’exploitation agricole continuent à ignorer la dégradation des sols et la destruction des nappes phréatiques qui en résultent, alors, à pareille date, la population mondiale sera en manque de presque 3 milliards de tonnes d’équivalent en céréales, et la contribution des pêcheries insuffisante pour combler les 200 millions de tonnes de poissons nécessaires à la consommation mondiale. Sans changements drastiques, la terre n’arrivera pas à faire vivre décemment les 9 milliards d’individus qui l’habiteront en 2050! Based on the data presented by Attali, maintaining current consumption habits will result in disaster. For example, as early as 2030, the world will have to face an unbalance of 40% between the demand for potable water and resources available. If our agricultural models continue to ignore impoverishment of soils and the destruction of ground-water reserves, the world will be short of 3 billion tons in cereals, and sourcing in fisheries insufficient to supply the 200 million tons of fishes required for world consumption. Without drastic changes the earth will not be able to provide sufficiently in order to sustain life for 9 billions of people that will inhabit the globe by 2050.
Selon les experts, il semble tout à fait possible d’augmenter de façon adéquate la production alimentaire mondiale, tout en réduisant de façon significative la demande en énergie et les impacts environnementaux de leur production. Pour cela il faudrait repenser profondément nos modèles de développement, engager une lutte contre les gaspillages et appliquer certaines réformes énoncées dans bien des rapports, et en particulier par le tout dernier d’une équipe de chercheurs, et publié le mercredi 12 octobre dernier dans la revue scientifique «Nature» [Nature 478, 337–342 (20 October 2011). Published online 12 October 2011]. La solution proposée est basée sur une série de mesures qui doivent être mises en oeuvre concurremment, tout en respectant les règles d’une saine écologie. La science est appelée à jouer un rôle primordial à l’élaboration et la mise en oeuvre de ces solutions. According to experts, though, it is possible to adequately increase world food production, while at the same time significantly reducing the demand in energy, and the environmental impact such a production level would generate. In order to succeed, we would have to substantially modify current development models, to engage resolutely in reducing waste and to adopt reforms already elaborated in existing reports, in particular a recent study written by a team of scientists and researchers, published on October 12, 2011, in the scientific journal “Nature” [Nature 478, 337 – 342 (October 20, 2011) Published on-line on October 12, 2011]. The proposed solution is based on a series of measures that would have to be implemented concurrently, while following best practice in ecology. Science will be called upon to play an important role in elaborating and implementing these solutions.
Est-ce que l’enjeu fondamental se situe au niveau d’une prise de conscience et d’un plan d’action à l’échelle du globe? Ou s’agit-il plutôt de mobiliser et de changer les consciences individuelles? The stakes are high and we must answer the question as to whether the challenge lies with a global awareness and worldwide action plan, or a change at the individual conscience level.


Ce contenu a été publié dans Blogues, Christian Tessier. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée.

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.