Les «portes ouvertes» sont en vogue de nos jours, on connaît bien. Il faut en profiter car les autres jours, c’est fermé. Pas chez l’Amérindien.
Pour les biographes Sagard et Brébeuf, premiers ethnologues nous rapportant les modes de vie du monde amérindien, ces nations faisaient preuve d’une grande hospitalité. C’était en effet toujours «Portes ouvertes» dans les cabanes amérindiennes de la Nouvelle-France au XVIIe siècle. Cette façon de vivre leur était coutumière, chacun circulait partout comme dans une même famille, car l’Amérindien voyait en toute personne (sauf l’ennemi) une sœur, un frère. Si l’un avait besoin de nourriture ou de soins, tout était à la disposition de tous. Tant que l’on a de la nourriture, on partage, quand on en manque, tout le monde jeûne, surtout sans se plaindre. Le «quêteux» n’existe pas dans le monde amérindien de cette époque. L’Amérindien se déplace et rebâtit sa cabane, d’endroit en endroit, là où l’agriculture ou la chasse abonde. Leur cabane est perçue comme une aire ouverte à tous. De façon générale, les Français y furent donc bien accueillis, surtout ceux qui démontraient vaillance et courage, qualités que l’on privilégiait. De leur côté, les premiers missionnaires vont vivre avec eux et apprendre leur langue, ce qui s’avérait une entreprise assez difficile.
Cette heureuse coutume de la «porte ouverte en Iroquoisie», permit que s’établisse un dialogue entre la jeune iroquoise Tekakwitha et un missionnaire visitant les cabanes. Jacques Lamberville s’était lui-même montré «accueillant», adoptant ce pays dont les habitudes lui étaient étrangères. La tribu iroquoise avait elle-même invité les missionnaires en cette période plus paisible entre les diverses nations. Lorsque le jésuite Jacques Lamberville entra dans la cabane de Kateri, il se produit ce jour-là, un échange très fécond sur la foi. La porte du cœur et de l’esprit de Katéri encore plus que celle de sa cabane était toute grande ouverte. Ce dont on lui parlait, correspondait véritablement à ses attentes. Ce missionnaire venait justement pour répondre à ses quêtes les plus profondes. Tout de suite elle exprima le désir d’en connaître davantage sur la foi et de s’engager plus intensément. Elle en imprégna d’abord sa propre vie puis celle de sa tribu, et ce malgré toutes les oppositions rencontrées.
Elle a toujours gardé une grande reconnaissance envers ces missionnaires qui lui ont ouvert «la porte de la foi».
Heureuse «porte ouverte» qui a permis d’accueillir l’Autre…
«Qui vous accueille, m’accueille».
Catherine Jean