J’ai eu l’occasion de participer à une fête le 17 mai dernier, dans les jardins de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Le CHUM et les Hospitalières de Saint-Joseph y célébraient la nomination de Jeanne Mance comme fondatrice de Montréal. Il y avait de la joie dans l’air, car il s’agissait d’un moment historique. Le matin même, à l’Hôtel de Ville de Montréal, avait eu lieu la proclamation officielle, par le maire Gérald Tremblay. Suivait cette fête: musique, chapiteaux, petites bouchées et discours sur Jeanne Mance.
C’est sous la présentation des arguments bien étoffés de l’historien Jacques Lacoursière, que Jeanne Mance a été reconnue comme fondatrice à part entière avec M. de Maisonneuve, et non comme cofondatrice tel que proposé au départ.
Le maire de Langres, de son côté, fit un discours remarqué, en mentionnant que si de nombreux Québécois disent retrouver leurs sources en allant visiter la France, c’était lui aujourd’hui, qui retrouvait les siennes à Montréal.
Pourtant, le lendemain, à peine quelques petites mentions de l’événement dans la presse, bien occupée il faut dire à nous présenter comme les nouveaux héros du jour, les étudiants, qui prônent des principes qui pourtant historiquement dans le monde ont montré qu’ils conduisaient à l’impasse. Peut-être ceux qui leur enseignent ont-ils la nostalgie de la révolution? Curieusement, il me vient à l’esprit le sens étymologique du mot «révolution» qui est de tourner en rond…
Mais bon, certes, nous sommes fiers de Jeanne Mance: il y a une imposante statue au coin de la rue St-Urbain et de l’avenue des Pins, en face de l’Hôtel-Dieu. Il y a le Parc Jeanne Mance. Il y a aussi l’Administration de la Ville qui a promis de modifier les textes touristiques pour qu’ils la mentionnent désormais comme fondatrice.
Mais je me pose la question. Sommes-nous fiers de ce qu’elle est réellement comme femme dont la foi pourrait éventuellement réveiller la nôtre, ou cela nous suffit-il d’en admirer la statue?
Josée Lacoursière