Marie Guyart, mieux connue sous le nom de Marie de l’Incarnation, ne connaissait pas du tout le Canada lorsqu’elle eut un songe dans lequel elle entrevoyait sa mission, mission qu’elle entreprendrait de concert avec une autre femme : Madeleine de Chauvigny (Madame de la Peltrie).
Le songe eut lieu dans l’octave de Noël 1634 : « Notre chemin était vers le lieu où on s’embarquait. Enfin, on aborda à un grand pays. Étant descendues à terre, on est monté sur une côte. Au bout du chemin, nous trouvons une belle place où était un homme vêtu de blanc. Il était le gardien de ce lieu ».
Ici se termine le récit de Marie, reproduit sur un site internet des Ursulines, dans un article intitulé : Le « oui » de l’ursuline. Ce qui a attiré mon attention, c’est la parenthèse ajoutée à la suite du texte original : (St Joseph ? qui devint patron du Canada ou l’ange du Canada ?). Pourquoi cette incertitude quant à l’identité du « gardien de ce lieu » ? Une incertitude qui m’apparaît tardive, car aucun des documents concernant la biographie de Marie ne mentionne qu’il s’agit de l’ange du pays. Pourquoi un ange ? Parce qu’il était vêtu de blanc ? Parce qu’il serait l’ange « gardien » du lieu ? La consécration du Canada à Joseph avait été faite dix ans avant ce songe et plusieurs confirmations suivirent qui ne laissèrent aucune place au doute chez Marie et Madeleine.
Si les racines de Joseph au Canada sont profondes, elles peuvent être oubliées avec le temps, même par ceux qui ont en quelque sorte le privilège d’y être associés. Une question demeure toutefois : des « songes » constituent-ils des racines suffisamment solides pour établir l’importance de Joseph dans l’histoire du Canada ?
Francine D. Pelletier
Demain : « L’histoire et les vrais motifs »