En 2008, on a célébré le 400e anniversaire de la fondation de Québec. À cette occasion, quelques ouvrages à caractère historique ont été publiés. L’un d’eux portait notamment sur les « dévotions » propres à la jeune colonie. L’auteure, Thérèse Nadeau-Lacour, y affirme avec aplomb que les deux dévotions fondamentales étaient l’Eucharistie et Marie.
Et Joseph ? Aux oubliettes, le patron du Canada ! Aux oubliettes, les songes de Marie de l’Incarnation et de Marie-Catherine-Joseph de Saint-Augustin ! Aux oubliettes, le gardien de ce lieu ! Si Joseph est le modèle de quelque chose ou de quelqu’un, on pourra au moins dire qu’il est le modèle du tiers exclu !
Pourquoi cette réticence à inclure Joseph ? Pourquoi cet entêtement, je dirais, à faire de lui un saint de seconde classe, encore aujourd’hui, alors qu’il est le patron de l’Église universelle ?
Revenons à l’étude de madame Nadeau-Lacour. L’Eucharistie, c’est la dévotion à Jésus. Le rapport étroit, ce « trait d’union », que l’on établit entre Marie et Jésus dans l’Église serait-il à la base de l’exclusion du rapport à Joseph ? Une certaine conception du sacerdoce pourrait bien faire passer les apôtres avant Joseph sur l’échelle de grandeur des saints. Pourtant, ce n’est pas l’enseignement de l’Église : Joseph est supposé être « le plus grand » après Marie.
Alors, qu’est-ce qui se passe ? Mon petit doigt me dit qu’il y a un enjeu de pouvoir…
Francine D. Pelletier
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