Canonisation et enjeux

Personnellement, je suis une fan de tennis. Lors des grands tournois internationaux, j’aime lire les blogues d’experts et les commentaires d’amateurs pour me faire une idée des enjeux. Le blogueur officiel, celui qui amorce les échanges, écrit à chaque jour pour donner un compte rendu des dernières parties disputées et faire ses pronostics. Les commentaires suivent, soit qu’ils reviennent sur le blogue du jour, soit qu’ils ajoutent de nouveaux éléments.

Les commentaires que j’ai insérés à la suite de mon blogue d’hier « Blogueurs et collaborateurs » traitent, entre autres, de l’enjeu des rapports dans l’Église : clercs et laïcs, hommes et femmes. Le rapport à Joseph est au coeur de cet enjeu toujours aussi prégnant. Pour les quelque trois semaines qui nous séparent de la canonisation d’André Bessette, le 17 octobre prochain, je vais donc axer mes blogues sur l’enjeu du rapport à Joseph.

André Bessette répétait sans cesse : « Allez à Joseph ! » L’imposant oratoire sur le Mont-Royal est là pour nous rappeler son invitation. Est-ce simplement le fruit de sa dévotion exubérante que d’aucuns admirent et d’autres ignorent ou dédaignent ? Ou, encore, « allez à Joseph » résonne-t-il comme un appel pressant lancé à une Église et à un monde aux prises avec des rapports interpersonnels déficients et déficitaires ?

La balle est « en jeu » !

Comme au tennis, je nous souhaite de bons échanges.

Francine D. Pelletier

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3 Responses to Canonisation et enjeux

  1. Hélèna dit :

    Vos derniers blogues, ainsi que l’interaction de vos collaborateurs m’ont littéralement passionnée. De conjecture en conjecture, il me semble que cette réflexion partagée sur la canonisation du Frère André a atteint une richesse et une profondeur remarquable, dépassant de loin mes attentes initiales. Il y a eu « traversée des apparences », si vous me permettez l’expression.
    Et j’en profite, suite à votre invitation, à y mettre mon grain de sel. Selon le petit Larousse, la politique se définit comme « l’organisation du pouvoir dans l’État, et à son exercice ». Comme vous le dites, l’organisation et l’exercice du pouvoir dans l’Église est un irritant de taille, lequel prend souvent toute la place des discussions actuelles sur la foi. Il me plait à penser que Dieu, qui est tout de même en haut de l’organigramme j’imagine, ne se laisse pas museler par des guerres de pouvoir intestines. Comme je vous le disais précédemment, j’ai lu la vie de Fillipo Néri, lequel fonda l’Oratoire et participa à la réforme de l’Église. Au même moment en France naissait Pierre de Bérule, lequel à son tour, fonda l’Oratoire en France. Puis, l’Oratoire de France vit naître les initiateurs de l’évangélisation de la Nouvelle-France, sans lesquels nous n’aurions certainement pas des signes de foi chrétienne sur le mont RoyaL… y a t-il conjecture? Y a-t-il un plan transhistorique? Y a-t-il un projet, comme le laissait entendre un de vos collaborateurs? A tout le moins, Fillipo Néri me fait penser à André Bessette, les deux me font penser à Joseph, loin des tambours et des trompettes, vers un retour à l’essentiel, au silence, au « aimer Dieu de toutes ses forces et son prochain comme soi-même ».

    Mais comme ce plan transhistorique est tout de même discret, justement sans tambours ni trompette, et que vous et vos collaborateurs semblés de bons traducteurs, j’ose terminer sur deux questions : Si nous sommes appelés à une réorganisation conceptuelle du pouvoir et de son exercice, quelle forme devrait-elle prendre concrètement? Et comment ne pas, contaminés que nous sommes par l’idéologie ambiante, faire de cette réorganisation conceptuelle un autre « rêve »?
    Hélèna

  2. Susanne Marchio dit :

    Hélèna, je sais pas pourquoi mais votre commentaire m’a
    encouragée. Je crois comprendre de ce que vouse dites «ce plan transhistorique est tout de même discret» qu’il faut croire que tout n’est pas évident même les voies de Dieu. Hier, ailleurs sur ce blogue, je professais mon découragement face è la question de la place de la femme dans l’église, presque en pleurant. J’ai un peu regretté par la suite cette marque de désespoir mais ce midi je vous lit et encore une fois, je ne sais pas pourquoi, je me sens encouragée… Peut-être l’évocation de ce «retour à l’essentiel, au silence, au « aimer Dieu de toutes ses forces et son prochain comme soi-même ».»

  3. Francine D. Pelletier dit :

    @ Hélèna

    Votre « retour » en ligne me réjouit. Et le témoignage de Suzanne Marchio est déjà éloquent quant aux « effets » de votre participation. Vous avez été ma première commentatrice. Mais depuis votre intervention sur « Le biographe et son biographié » (22 juillet), ce fut le silence. Je regrettais de ne pas savoir ce que vous avait fait découvrir votre lecture de Fillipo Néri. Je m’aperçois à la texture et au contenu de votre nouveau commentaire que vous avez été très présente à la « conversation » qui s’est tissée d’un blogue à l’autre depuis deux mois.

    La fondation d’un « oratoire » aurait-elle quelque chose à voir avec un besoin de réforme ? Sur un plan transhistorique, les oratoires seraient-ils des postes de garde placés en des lieux stratégiques, des guérites pour abriter les sentinelles, des lampes allumées mises sur des lampadaires, des phares dans la nuit ?

    André Bessette a dit que c’était Joseph qui voulait un oratoire. On ne tient pas vraiment compte de ce fait. Cela change complètement la donne, à mon avis. L’initiative ne vient pas d’André Bessette qui aurait voulu bâtir un oratoire pour honorer son grand ami. L’Oratoire Saint-Joseph n’est pas le symbole de la grande affection d’un orphelin à l’égard de celui qui lui rappelait son père menuisier, malheureusement décédé lorsqu’il était encore tout jeune. Enfin, ce n’est pas un oratoire qui est dédié à Joseph, un cadeau qu’on lui offre, il s’agit de son oratoire, la réalisation d’un projet qu’il a lui-même initié et dont il a confié la réalisation à André Bessette. Ce dernier a révélé au responsable de sa communauté, qui envisageait un autre emplacement, que Joseph l’avait déjà déterminé : son oratoire serait bâti sur le Mont-Royal, à cet endroit précis. Pourquoi? Joseph y aurait-il installé son poste de commandement ? Et si oui, à quelles fins ? Les implications de telles conjectures ne sont-elles pas énormes, même et surtout politiquement? Je vous renvoie donc la balle : que pensez-vous de mes considérations « géomystiques » ?

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