Lorsque nous regardons une crèche de Noël attentivement, certains aspects peuvent nous agacer : une Marie trop ingénue, un Joseph trop vieux, un enfant Jésus à peine vêtu pour affronter le froid de la nuit…
Malgré cela, nous éprouvons une certaine émotion, irrépressible. Même des gens qui ne sont pas chrétiens ou croyants disent l’éprouver. Le sentiment d’un avènement heureux pour le monde.
Au lendemain de la fête de saint David célébrée le 29 décembre dans les Églises orientales, je voulais vous parler des deux généalogies de Jésus, dans lesquelles on peut distinguer, en plus de la lignée de David, le lignage de la Ischah. Ces généalogies apparaissent dans les évangiles de Matthieu (chapitre 1) et Luc (chapitre 3). J’en ferai plus particulièrement l’objet de mon prochain blogue.
Or, qui d’entre nous aime entendre la déclamation d’une généalogie ? Si, de plus, celle-ci remonte à Mathusalem (!) et davantage, l’exercice s’avère ô combien monotone. C’était à peu près ma réaction par rapport aux généalogies de Jésus. Sauter ces passages ne me semblait pas particulièrement manquer à ma lecture des évangiles. Et pourtant…
La bonne nouvelle de Jésus privée de ces généalogies est une bonne nouvelle désincarnée : aucun lignage, aucune lignée. Nous nous retrouvons avec un avènement qui ne répond à aucune promesse. C’est comme si nous avions un héritier mais sans héritage.
Il est vrai qu’un héritage, ça se dispute… L’héritage d’Israël, peuple élu de Dieu, d’autant plus. Dans ce cas, la généalogie a aussi des incidences politiques majeures. Les guerres ne sont-elles pas essentiellement généalogiques, opposant non seulement des peuples mais des lignées ? Les conflits au Moyen-Orient ne sont-ils pas des disputes d’héritage ?
Et si la résolution de ces rivalités se trouvait justement inscrite dans la généalogie d’un enfant juif…
Francine D. Pelletier
Prochain blogue : La généalogie aller et retour