« Comment ! Te voilà tombé au shéol dans les profondeurs de l’abîme » (Isaïe, 14, 15). Selon les Pères de l’Église, cet avertissement prononcé par le prophète Isaïe concernait le prince des enfers, c’est-à-dire Lucifer. Selon d’autres sources, ce verset « célèbre » la mort de l’un ou l’autre des rois que l’on considérait comme des tyrans pour le peuple.
Les prophètes juifs auraient-ils tiré l’enfer de leur imagination pour que le peuple puisse prendre une revanche sur les tyrans, les actes répréhensibles de ceux-ci étant punis après la mort ?
Les prophètes de l’Ancien Testament étaient des envoyés de Dieu et s’adressaient aux fils et filles d’Israël en son nom. Ces messagers étaient aussi appelés « prophètes de malheur ». Ils avertissaient le peuple de certains fléaux afin qu’il se détourne de sa conduite mauvaise.
Dans les traditions plus anciennes, tous allaient au shéol indépendamment de leur conduite; point de souffrance ni de vie dans ce lieu. L’arrivée de certains prophètes a modifié cette croyance. Aujourd’hui, le shéol comme lieu de souffrance fait définitivement partie des croyances juives.
Selon le judaïsme, les actes condamnables sont punis par Dieu, mais pas éternellement. Le séjour des coupables dans le « gueihinnom » (géhenne) sera seulement d’une durée de douze mois. Après quoi, ils ne souffriront plus, « leurs âmes seront refoulées par la plante des pieds des âmes justes ». Ces derniers « gambaderont comme des veaux à l’engrais lorsque se lèvera le soleil de justice qui portera dans ses rayons la guérison ».
Au shéol, la guérison est offerte aux âmes justes et non aux réprouvés. Cela signifie-t-il qu’il y aurait des conséquences « inguérissables » à certains actes mauvais ? Un point de non-retour ?
Colombe LeRoy
Demain : « Bouddhisme – la réincarnation »