La galanterie, un comportement rétrograde ?

Au cours d’un repas convivial, une amie déclara : « J’aimerais recevoir davantage de marques de galanterie de la part des hommes. »

J’aime cette forme de courtoisie masculine à l’égard des femmes qu’est la galanterie. À certaines oreilles cependant le mot peut sonner démodé, autant que le comportement lui-même. Et pourtant la requête de mon amie m’apparaît légitime; elle manifeste un désir d’harmonie des relations entre hommes et femmes. Qui n’a pas éprouvé un attrait à l’écoute d’un film d’époque où s’exprimait davantage la galanterie?

Mon propre comportement s’est toutefois modifié à cet égard. Je trouve plus difficile maintenant qu’il y a dix ans d’exercer la galanterie. J’ai à maintes reprises senti ma galanterie perçue comme un empiétement sur l’indépendance féminine. J’ai aussi remarqué de la stupeur chez certaines femmes, comme déconcertées par une attention inattendue. Peut-être cela m’a-t-il refroidi. Je ne trouve pas moins la galanterie importante.

Je pense que la galanterie est valable dans la mesure où elle est un raffinement chez l’homme de son rôle de gardien et de protecteur de la femme, qu’il est naturellement appelé à exercer. En ce sens, elle n’est pas une atteinte à l’autonomie de celle-ci, mais une reconnaissance de sa valeur et une disposition à la servir. Pour que l’homme puisse l’exprimer, il doit exister un certain terrain d’accueil de la femme, à condition, bien sûr, que sa galanterie ne soit pas une manière déguisée d’exercer une domination.

Comment vous situez-vous par rapport à la galanterie?

Patrick Trottier

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12 Responses to La galanterie, un comportement rétrograde ?

  1. Raymond dit :

    Bonjour M. Trottier,

    Je me sens interpellé par votre question. En effet, moi aussi je me pose souvent des questions sur la galanterie. J’ai eu une éducation dans laquelle les marques traditionnelles de galanterie (ouvrir les portes, porter les paquets, etc.) étaient importantes pour la plupart des membres de ma famille, femmes ou hommes. Mais voilà que moi aussi j’ai trouvé plus difficile dans les dernières années de l’exprimer comme vous l’indiquez. Même questions: ce n’était pas toujours bien reçu, est-ce porter atteinte à l’indépendance? Est-ce vieillot, même dépassé?

    En faisant quelques recherches, je suis tombé sur cette statistique: « Une enquête réalisée en octobre 2007 par Caroline Cardona pour L’Internaute Magazine indique que 55 % des femmes considèrent la galanterie comme une marque de respect envers elles, 41 % comme une marque de séduction et seulement 4 % comme un archaïsme. » (Je mentionne que j’ai aussi pu remarquer dans mes recherches que même en 2011 la galanterie est le sujet de plusieurs débats tout à fait contemporains, un livre récent traite même du sujet d’un point de vue anthropologique).

    Bien que je sois heureux de voir que 55% des femmes considèrent cela comme une marque de respect, le 41% qui le considère comme une marque de séduction m’inquiète. Est-ce vraiment le message que je cherche à passer? Je cherche à exprimer le respect, et je suis rejoint par votre mention d’extension de rôle gardien et protecteur. L’esprit peut-il s’assurer de l’orientation du geste?

    Sur un autre site, suite à un sondage, je lisais le commentaire suivant : « Pour moi, il y a d’abord le respect d’autrui. Je ne crois pas que les hommes aient un devoir de respect plus important vis-à-vis des femmes que l’inverse. Les comportements sont différents, mais les intentions restent les mêmes : c’est toujours respecter l’autre. »

    Comment donc interpréter la galanterie? Si c’est une expression innée de respect, une extension de la courtoisie, c’est un comportement louable? Malheureusement, si c’est une extension d’un outil de séduction, ou donc une extension d’un comportement de domination, c’est répréhensible. Mais comment faire la différence?

    Alors voilà – vous voyez mon incertitude. Je suis donc très intéressé par vos réflexions à ce sujet.

  2. Toi dit :

    @ M. Trottier et Raymond,
    Eh bien, soyez encouragés, je fais partie des 55% qui prennent ces marques de courtousies comme une marque de respect, de prévenance, de bonté.
    Mais je comprends très bien votre interrogation quant à l’interprétation que nous pouvons avoir de ces simples gestes, dans le contexte d’un féminisme poussé aux extrêmes (indépendance et/ou séduction). Je peux vous dire qu’il m’arrive quotidiennement de bénéficier de la galanterie des hommes et une façon pour moi d’indiquer que je suis consciente du geste posé est de remercier, sans maniérisme ou coquetterie (pour ne pas laissé sous-entendre de jeu de séduction) mais plutôt un merci posé, respectueux et vrai. Je dirai qu’en général, toutes les marques de galanterie que je perçois n’entrent pas dans le jeu de séduction/domination, du moins, dans mon contexte à moi. Une façon pour moi de percevoir la différence est lorsque le geste est fait en silence, sans commentaires de type « macho » ou « parternaliste ». Nous sommes capable de voir et de décoder lorsque le geste est vrai alors si votre but est de rendre service dans le sens où vous en parlez chacun dans vos commentaires, je pense que vous pouvez être en paix. À vrai dire, à chaque fois, cela me fait du bien de voir cela et d’en bénéficier. On dirait que cela rétablit quelque chose en moi dans l’ordre d’une relation saine. Et si une femme individualiste se frustre de votre bonté, c’est elle qui sera perdante! Lâchez pas!

  3. annie dit :

    Ayant grandit dans un monde de femme indépendante qui n’a pas besoin d’hommes pour évoluer et effectuer le principe de complémentarité!! Je trouve comme vous Patrick que la galanterie est d’une grande importance. Cependant, la plupart des hommes que je connaisse sont galant le temps d’un souper,d’une première rencontre et pour obtenir des faveurs. J’avoue que ‘votre galanterie’ est celle qui me fait sentir femme et surtout importante. Si l’homme jouait son rôle d’homme et la femme le sien, les relations hommes-femmes, ne se porterait que mieux.

  4. Raymond dit :

    @Toi & @annie

    Merci de vos réponses.

    J’aime bien votre commentaire « À vrai dire, à chaque fois, cela me fait du bien de voir cela et d’en bénéficier. On dirait que cela rétablit quelque chose en moi dans l’ordre d’une relation saine. » car il peut facilement être repris de l’autre sens; moi aussi ça me fait du bien de faire ces gestes et cela rétablit quelque chose en moi d’une relation saine. Je vous remercie aussi de votre interpellation à continuer.

    Serait-ce donc juste de dire que la galanterie se doit d’être une extension de la charité et de la gratuité pour être saine? Si je fais « cadeau » d’un geste de galanterie sans aucune attente de retour, ce n’est en effet pas la même chose, comme vous le mentionnez annie, et comme j’en ai aussi été témoin, qu’un geste de galanterie ponctuel, effectué dans le contexte d’obtenir une faveur.

    On revient donc au blogue de M. Trottier: « [la galanterie] manifeste un désir d’harmonie des relations entre hommes et femmes ». L’harmonie des relations est une réalité – ou même un équilibre – complexe. Je comprends donc de nos commentaires que les deux côtés de cet équilibre se rejoignent. Le tout exprime un désir de se rejoindre dans un équilibre des relations respectueux, sain et naturel.

    Merci.

  5. Régine dit :

    @Patrick
    Tout d’abord merci pour votre blogue qui m’a fait réfléchir sur le rôle de l’homme comme «gardien et protecteur de la femme». Étant moi-même une femme indépendante et un peu féministe sur les bords, j’ai été inconfortable dès le départ suite à la lecture de votre blogue. Moi, me faire ouvrir les portes d’une auto, me laisser conduire? J’avais un sentiment de faiblesse par rapport à l’homme. Il faut dire que l’émancipation féminine nous a éloignés de certains comportements dominateurs parfois fréquents chez les hommes mais elle nous a à la fois fait prendre des tangentes qui sont peut-être contre-nature. Comme vous le dites, si la galanterie est l’expression d’un service et d’un respect de la femme sans arrière-pensée ou désir de séduction de la part de l’homme, je crois qu’il faudrait peut-être que je commence à l’accueillir dans ma vie. Je vais essayer de faire un effort dans ce sens.

  6. Sherlock dit :

    En faisant une petite enquête sur la galanterie, j’ai découvert que les réactions les plus vives à son égard sont venues des féministes (on s’en serait douter) et des misogynes. Et quels misogynes! Il paraît que le célèbre Jean-Jacques Rousseau, que beaucoup d’éducateurs et réformateurs vénèrent, était lui-même misogyne et détestait la galanterie; c’était accorder trop d’importance «à l’esprit et au jugement des femmes» (source : Wikipédia).

  7. Laurence Varec dit :

    Concernant le retour en vogue de la galanterie, je pense que des ajustements sont nécessaires pour que les comportements adoptés ne se limitent justement pas à une vogue et permettent une bonification du rapport homme et femme. Si la pratique de la galanterie a contribué, à une certaine époque, à une meilleure considération du statut de la femme, le concept est daté. Le reprendre aujourd’hui sans en approfondir le sens en fait quelque chose de superficiel, de suranné, difficilement acceptable pour la femme et difficilement praticable pour l’homme. L’échange de vues proposé dans ce blogue m’apparaît donc tout à fait souhaitable.

  8. Charlotte dit :

    Je ne peux que repenser au temps où j’étais jeune adulte, confrontée souvent à des rapports mal ajustés, un peu orientés vers la conquête sexuelle de l’autre. Je souhaitais alors me retrouver avec un groupe de personnes, impliquant des hommes et des femmes, simplement pour établir des liens amicaux où la sexualité ne serait pas la première préoccupation. Cela me reposait d’y penser. Peut-être ne suis-je pas la seule à désirer ce genre de rapports. L’engouement pour la grande vague «sexy» n’est peut-être pas si appréciée par la majorité. Il m’arrive d’en discuter entre amis(es). Un certain nombre de gens recherchent un rapport respectueux entre personnes de sexes opposés. La galanterie peut-elle aider à établir ce rapport? Peut-être. La galanterie permet à l’homme d’accorder à la femme de l’estime, de la considérer.

  9. Patrick Trottier dit :

    Dans son intervention du 21 avril, Raymond cite le commentaire suivant sur la galanterie: «Pour moi, il y a d’abord le respect d’autrui. Je ne crois pas que les hommes aient un devoir de respect plus important vis-à-vis des femmes que l’inverse. Les comportements sont différents, mais les intentions restent les mêmes: c’est toujours respecter l’autre».

    Ce commentaire me fait me demander quel serait le pendant féminin de la galanterie. J’y réfléchis, sans rien trouver de vraiment équivalent. Je suis moi aussi d’avis qu’il doit y avoir autant de respect de part et d’autre, mais est-ce que cet échange mutuel de marques de respect s’effectue de façon symétrique? Si les gestes de galanterie posés par un homme dans un bon esprit témoignent de son respect pour les femmes, la femme qui accueille ces gestes dans un bon esprit montre aussi du respect pour les hommes. De la part de celui qui donne autant que de celle qui reçoit, une déférence est marquée à l’endroit de l’autre, ce qu’ont ressenti Annie et Raymond. Tous deux ont éprouvé un bienfait dans l’exercice de ce rapport «asymétrique» qu’on appelle, faute de mieux peut-être, la galanterie.

    Par ailleurs, Raymond dit: «J’ai eu une éducation dans laquelle les marques traditionnelles de galanterie étaient importantes». Pour ce que je peux en observer, ce type d’éducation ne semble pas avoir traversé significativement jusqu’aux plus jeunes générations, à moins que des marques nouvelles de galanterie soient en train de prendre chez elles le relais des «marques traditionnelles». Si c’est le cas, en avez-vous remarquées?

  10. Susanne Marchio dit :

    Bonne question Patrick! « Quel serait le pendant féminin de la galanterie »? Faut-il qu’il y ait toujours un « pendant » féminin à tout ce qui est masculin? À la fin on peut finir par se demander si la femme n’est tout simplement pas le « pendant » de l’homme… Ce qui ne laisserait pas d’être troublant. Dans la mesure où la galanterie relève de la séduction, la femme est parfaitement capable d’agir selon sa nature sans qu’il y ait besoin de « pendant ». Vous qualifiez le rapport de galanterie en terme de don et réception et vous le souhaitez asymétrique. Je ne voie pas ce qu’il y a d’asymétrique dans un mouvement aller et retour. Dans votre perspective la position de la femme est passive: « la femme qui accueille… ». Pour moi la question est de savoir qu’elle est la position active de la femme par rapport à l’homme.

  11. Evelyne dit :

    Pour répondre à Suzanne Marchio, je ne crois pas que l’accueil des gestes de galanterie soit une action passive car cela implique un cheminement et plusieurs autres actions respectueuses. Ça ne se fait pas tout seul, du moins pour les femmes des générations récentes.
    Pour répondre à Patrick, le pendant féminin de la galanterie peut résider en l’accueil de ces gestes, avec en plus une attitude correspondante dans le quotidien.
    Et pour que la galanterie ne soit pas un jeu faux, le respect doit être constant de part et d’autre.
    La femme est souvent appelée à rendre des services ménagés à l’homme. Ils peuvent être faits plus ou moins respectueusement par celle-ci et considérés plus ou moins comme un dû par l’homme. Et c’est un cercle vicieux ou vertueux dépendamment de la dose de respect que chacun y met.
    Mais qu’est-ce que le respect de l’autre?
    Récemment je me suis rendu compte des attentes irréalistes que j’avais envers les hommes (attentes qui ne font pas partie de ce qu’ils sont et de leur mission de toute façon), cela m’empêchait souvent de reconnaître leurs valeurs. J’ai cessé de vouloir absolument qu’ils voient les choses de mon point de vue et accepté que nous sommes différents. Le respect et l’accueil sont maintenant plus faciles.

    Ceci étant dit, voici comment je me situe face à la galanterie.
    J’apprécie la galanterie plus facilement quand ça vient d’un homme que je connais, autrement je suis occupée à évaluer l’intention de l’étranger…
    Comme le dit Annie, « la galanterie se produit le temps d’un souper, d’une sortie » et j’ajoute les dimanches.
    Mais dans le quotidien ça tombe à plat et je me demande pourquoi. J’apprécie les gestes de galanterie mais je préfère de beaucoup les services pour mes tâches quotidiennes et dans la maison. Je suis toujours étonnée de l’empressement naturel des hommes pour m’ouvrir une porte alors que rares sont ceux qui remarquent les moments où j’ai vraiment besoin d’aide. Je mélange peut-être deux choses : marque de respect et soutient.

    Cependant, j’ai toujours voulu faire moi-même tout ce que je suis capable de faire, transporter une boîte par exemple. Je crois avoir refroidi plusieurs hommes de mon entourage à m’offrir ce genre de services par mes refus du passé. Mais maintenant, j’apprécie vraiment de me faire offrir de porter mon paquet. Peut-être parce que je suis moins sur mes gardes de me « faire acheter » et que je n’ai plus l’intention de rivaliser avec la force physique masculine. Mais surtout parce que je ne veux plus agir seulement pour moi, je pense que c’est important que l’homme manifeste des gestes de respect envers la femme et que celle-ci les accepte : c’est bénéfique pour les deux.
    Alors je lance l’appel à ceux qui ont souvent été rabroués de tenter un nouvel essaie car il y a peut-être d’autres femmes qui voulaient se débrouiller toutes seules et qui changent d’avis en maturant…

    merci!

    Evelyne

  12. Nelly dit :

    Plusieurs facettes de la galanterie ont été mise en valeur grâce à vos échanges : un certain romantisme (qu’on le veuille ou non, je trouve que ça ressort tout de même fortement depuis le début, comme un arôme venant des films d’autrefois…), la séduction, la charité, le respect, la protection, ect. J’aimerais aborder une facette peut-être un peu plus pragmatique, qui se rapproche davantage de mon propre vécu sur la question.

    Pour moi, la galanterie est d’abord l’établissement d’un rapport, comme si l’on m’était cartes sur table, que l’on dévoilait nos intentions. Cette fameuse galanterie peut dévoiler toutes sortes d’intentions; elle n’est donc pas en soit porteuse d’un rapport sain. Cependant, si l’on fait référence au fait qu’un homme se donne la peine de me devancer avec un certain empressement pour m’ouvrir la porte et me laisser passer la première, de façon courtoise et sans équivoque, c’est en soi un moyen d’établir notre rapport de façon clair et efficace. Et le message essentiellement politique que son geste exprime est qu’il n’utilisera pas sa force dans un optique de domination ou de prise de possession, mais plutôt de service. Bien oui, on ne peut pas le nier, en général, les hommes ont une force physique supérieure à celle de la femme. C’est pour cela que les femmes sont plutôt en position d’être dominées depuis des siècles. Bien que d’autres tendances psychologiques peuvent avoir contribué, habituellement, toute personne qui a la force de se défendre pour protéger, et mêmes faire progresser ses droits, va le faire.

    Ainsi, je trouve cet aspect de la galanterie fort important et intemporel. Il est d’ailleurs à exploiter dans une perspective d’analyse des rapports homme-femme. Dans ce sens, les femmes établissent bien sûr leurs intentions politiques sur l’autre au même titre que les hommes et ce par de multiples gestes. Si je suis en présence d’une femme, qui a moins de force physique que moi, ou avec un homme qui a un handicap, et que je ne lui offre pas de porter un lourd paquet à sa place, j’envoie le message qu’ils sont inférieurs et que ma force ne servira pas à les soutenir…ce n’est pas rassurant et ce n’est pas harmonieux. Est-ce que je suis en ce sens de façon intrinsèque, par rôle et vocation « le gardien et protecteur de la veuve et de l’orphelin »? Je ne crois pas. J’essaie simplement de m’améliorer un peu à chaque jours, de vivre un peu plus l’Évangile, car je crois qu’il contient des principes très modernes concernant les rapport de force entre les personnes.

    Finalement, le terme « galanterie » en lui-même est porteur de beaucoup de choses…on peut vouloir, par le même geste, conquérir une chose par la ruse ou exprimer que nous ne voulons pas la conquérir par la force…ainsi ce terme vient d’après moi mélanger les cartes par rapport à ce que vous essayer d’exprimer dans votre blogue, M.Trottier. Qu’en pensez-vous?

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