L’Oratoire Saint-Joseph serait-il administré dans l’esprit d’un partenariat public-privé?
Il y aurait l’impressionnant édifice qui contribue à l’image de marque de Montréal, les différents trésors patrimoniaux qu’il recèle, l’attrait touristique indéniable qu’il constitue. Voilà pour la part publique, qui nécessite des fonds substantiels et constamment renouvelés, ne serait-ce que pour l’entretien et le développement.
Et il y aurait la composante « dévotionnelle » qui peut indisposer les visiteurs, autant que l’affluence de ceux-ci indispose les dévots eux-mêmes. Pour certains lieux de culte appréciés des touristes on a trouvé des voies d’évitement : acquérir un statut œcuménique ou multiconfessionnel, aménager quelque petite chapelle d’appoint pour en faire un lieu disponible à la dévotion.
Loin de moi l’idée de critiquer les efforts qui sont faits pour sauvegarder les sanctuaires dans ces temps où le manque d’engagements et de ressources se fait durement sentir. Ce qui me chicote c’est la transformation progressive d’un charisme initial aux implications publiques en pratiques privées de dévotion.
Cette dichotomie public-privé m’agace. Je me permets donc de conjecturer : je vois une tentative d’expropriation de la dévotion pour fin d’utilisation publique, une forme de nationalisation du sanctuaire. Le lieu dit « Oratoire Saint-Joseph », en se vidant peu à peu de sa substance originelle, perd sa vie propre. Tout se fait alors plus pesant et gris, même la prestation des Petits Chanteurs du Mont-Royal.
L’Oratoire transformé en Mausolée national…
Francine D. Pelletier
Demain : « Les possessifs et la dévotion »
Je réalise que ce que vous dites est exacte; on perd graduellement le charisme de l’Oratoire St-Joseph car maintenant on l’annonce (à plusieurs endroits) comme l’Oratoire du Mont-Royal et non plus comme l’Oratoire St-Joseph.
Graduellement cela devient un centre touristique et non plus un lieu de pèlerinage…
Je n’avais pas remarqué cette substitution (de l’Oratoire Saint-Joseph à l’Oratoire du Mont-Royal), mais maintenant que vous m’y faites penser, je perçois effectivement une tendance.
Récemment, j’ai entendu un responsable de l’Oratoire dire qu’il faudra compter sur le tourisme religieux pour absorber les frais de rénovation de l’Oratoire… On dit souvent que l’argent n’a pas d’odeur, mais le soutien financier ça se monnaye aussi, par divers accommodements comme celui que vous évoquez.
P.S.: Si cela vous intéresse, dans mon blogue du 13 août: «Joseph et la droite», je mentionne le recours à ce type d’accommodement dans le contexte de la canonisation d’André Bessette.