La tradition hésychaste est une forme d’oraison, elle aussi issue des Pères du désert, mais développée particulièrement par les orthodoxes et les chrétiens orientaux. On l’appelle aussi la prière de quiétude.
Elle repose sur la répétition intérieure de «Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi!», comme entrée en oraison.
«Ces mots “aie pitié” sont utilisés dans toutes les Églises chrétiennes et, dans l’Orthodoxie […] Notre traduction moderne “aie pitié” est courte et insuffisante. Le mot grec que nous trouvons dans l’Évangile et dans les liturgies primitives est eleison. Eleison est de la même racine que elaion, qui signifie à la fois “olivier” et “huile d’olive.” Si nous cherchons dans l’Ancien et le Nouveau Testament les passages se rapportant à ce thème fondamental, nous le trouverons présent dans nombre de paraboles et d’événements qui nous aideront à nous faire une idée plus juste de sa signification plénière. […]
«Nous trouvons l’image de l’olivier dans la Genèse. Après le déluge, Noé, désireux de savoir s’il y a quelque part une terre émergée, envoie successivement plusieurs oiseaux; l’un d’eux, une colombe – et il est significatif que ce soit une colombe – rapporte un petit rameau d’olivier. Ce rameau d’olivier apprend à Noé et à tous ceux qui sont avec lui dans l’arche que la colère de Dieu a cessé, que Dieu offre à l’homme une deuxième chance.
[…]
«Dans le Nouveau Testament, dans la parabole du bon Samaritain, l’huile d’olive adoucit et guérit. Dans l’onction des rois et des prêtres de l’Ancien Testament, c’est également de l’huile que l’on verse sur leur tête, image de la grâce de Dieu qui descend et se répand sur eux (Ps 133, 2), leur donnant une force nouvelle pour accomplir ce qui est au-delà des capacités humaines. […]
«L’huile évoque donc d’abord la fin de la colère divine, la paix que Dieu offre à ceux qui s’étaient dressés contre lui; elle nous parle ensuite de cette guérison que Dieu opère en nous afin de nous rendre capables de vivre et de répondre à notre vocation.»
Extraits du livre de Mgr Antoine Bloom, Prière vivante, 1971.
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