Reasons for André Bessette’s canonization / Raisons de la canonisation d’André Bessette

By / par Christian Tessier

 

In my previous blog, Physical healings, the true motives for André Bessette’s canonization?, I brought up the fact that the Church was not canonizing André Bessette for the physical healings he accomplished while he was alive, but rather for an «exemplary» life. Then, why is he being canonized? Dans mon blogue précédent, Les guérisons, le vrai motif pour la canonisation d’André Bessette?, j’ai soulevé le fait que l’Église ne canonisait pas André Bessette pour les guérisons physiques qu’il a opérées de son vivant, mais bien parce qu’il a eu une vie «exemplaire». Pour quelle(s) raison(s) le canonise-t-on alors?
At first glance, this may appear as mysterious, but let’s examine more closely the reasons for writing on his tomb the following three latin words: «Pauper, Servus, Humilis». These words summarize his rule of life, and can be translated by: «Poor and humble guardian». Cela peut nous paraître bien mystérieux, mais examinons d’un peu plus près les motifs pour lesquels on a gravé sur son tombeau de granit noir trois mots en latin qui résument son idéal de vie : «Pauper, Servus, Humilis», qu’on pourrait traduire par «Pauvre et Humble Gardien».
There is a good reason behind the choice of these three words. But they are loaded with a meaning that might be difficult to accept today, for the good or the wrong reasons. Although each generation bears its own mentality, nonetheless the practice of any virtue in any christian’s life needs to be in accord with the spirit of the gospel. In my next three blogs, I suggest we take a good look at the meaning hidden behind those words, in an attempt to unveil a more contemporary «ring». It is important to dig into today’s experience to gauge the impact of these three aspects of André Bessette’s life. Ces mots n’ont pas été choisis à la légère. Cependant, ils sont chargés de toute une conception, difficile à accepter aujourd’hui pour toutes sortes de bonnes ou mauvaises raisons. Bien que chaque génération soit porteuse d’une mentalité propre, il n’en demeure pas moins que toute vertu pratiquée dans la vie du chrétien doit être évangélique, c’est-à-dire ne pas aller à l’encontre de l’esprit de l’évangile. Dans les trois prochains blogues, je propose que nous nous arrêtions sur chacun de ces mots pour tenter de les actualiser, en puisant dans l’expérience d’aujourd’hui pour bien évaluer l’impact de chacun de ces trois aspects du témoignage de vie d’André Bessette.
Next blog: poverty for André Bessette. Prochain blogue: La pauvreté chez André Bessette.
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4 Responses to Reasons for André Bessette’s canonization / Raisons de la canonisation d’André Bessette

  1. Maurice Hansson dit :

    Monsieur,
    Qui a choisi cet épitaphe? André avait-il une dévotion particulière à l’eucharistie? Votre traduction de « Pauper, Servus, Humilis », en « Pauvre et Humble Gardien » me semble tirée par cheveux. Ces trois mots choisis viennent probablement du fameux « Panis Angélicus » dont les paroles ont été composées bien avant César Franck par nul autre que Thomas d’Aquin qui a été considéré comme LE théologien de l’eucharistie. Ces mots réfèrent soit à l’état de pauvre, serviteur (servant) et humble des accidents du pain et du vin face à la réalité transcendante du Fils de Dieu, soit l’état de pauvre, serviteur et humble de celui qui est appelé à le consommer dans la communion. C’est la traduction que je privilégie de « Manducat Dominum,
    Pauper, pauper, servus et humilis. ».

  2. Christian Tessier dit :

    @ Monsieur Hansson,

    D’abord, je tiens à vous remercier pour votre commentaire, et vous encourager à continuer à partager vos opinions avec nos lecteurs. Je suis d’accord avec vous que ces trois mots qui servent d’épitaphe au dessus du tombeau d’André Bessette pourraient provenir directement des paroles du Panis Angélicus. Il est également possible que leur auteur ait voulu leur donner un autre sens ou contexte, puisque l’épitaphe elle-même suggère une traduction: «Pauvre Obéissant et Humble Serviteur de Dieu», qui n’est pas une traduction littérale de son pendant latin. Pour cette raison, j’ai voulu considérer une autre interprétation, afin de ne pas priver le mot «servus» d’un sens qui est révélateur d’un rôle important qu’a joué André Bessette.

    Il est exact qu’André Bessette, selon ses biographes, anciens ou nouveaux, restait en prière pendant des heures devant le Saint Sacrement. Doit-on conclure par ce fait qu’il avait une dévotion spéciale à l’eucharistie, comme vous le suggérez dans votre commentaire? J’aimerais bien qu’on puisse creuser la question un peu plus chez André Bessette, puisque nous savons de façon certaine qu’il avait une grande dévotion à Joseph et à la Croix du Christ. Revenons aux sens du mot «servus». N’étant pas moi-même linguiste ou expert en étymologie, j’ai consulté l’information «en ligne» pour m’éclairer sur le sens de «servus». C’est l’information trouvée dans le Wiktionnaire qui a attiré mon attention:

    Étymologie
    Déverbal de servo (« garder, conserver »), il signifie au sens propre : « gardien (de la maison, du troupeau) ». Il correspond au grec ancien οὖρος, ouros (« gardien, surveillant ») archaïquement *oρϜoς, orwos. Cette origine du mot ayant été peu à peu oubliée, il a signifié simplement « esclave », et ce sens est le seul qui ait passé dans les dérivés tels que servio et servitus. L’étymologie de servus, sur la même base verbale mais entendu comme « prisonnier de guerre dont on a épargné la vie » est donc à rejeter [1].

    servus: masculin (pour un équivalent féminin, voir : serva)
    Esclave.

    C’est peu être plus tard, et par extension, que «servus» a pris le sens de «serviteur». Je considérais important également d’explorer le sens du mot, à la lumière des fonctions qu’a occupées André Bessette durant sa vie au sein de la Communauté Sainte Croix. Il a d’abord été portier au Collège Notre-Dame, ce qui lui conférait de facto un rôle de gardien, et ce pendant quarante années de sa vie. À partir de 1909, suite au premiers travaux d’agrandissement du Sanctuaire à Joseph, André Bessette en a été nommé le «gardien» officiel. J’invite tous les linguistes et spécialistes en étymologie qui nous lisent à partager leur point de vue sur la question.

  3. Maurice Hansson dit :

    Monsieur, l’étymologie que vous allez chercher dans le wictionnaire n’était pas disponible au frère André. Comment pouvez-vous penser que l’auteur ait voulu lui donner un autre sens? Je ne savais pas qu’il y avait une traduction sur l’épitaphe mais Humble serviteur de Dieu traduit probablement bien servus dans le sens que je disais. Je n’ai pas non plus voulu dire que le frère André avais une dévotion à l’eucharistie, je posais la question. Il reste que l’épitaphe réfère sans aucun doute à Panis Angélicus et je ne pense pas que Saint Thomas n’avait non plus accès au wictionnaire.

  4. Jurgen Faine-Caram dit :

    Monsieur Hansson, le lien fait par Christian n’est pas nécéssairement tiré par les cheveux. Qu’un mot ait prit un sens dans le courant de l’histoire n’exclue pas le reste du spectre de signification sous-jacent qui le porte. Cela est encore plus vrai lorsque qu’il s’agit d’un terme évoquant les RAPPORTS et surtout les rapports humains à l’intérieur d’un système social défini. Je suis moi-même fort intéressé par ce concept de « gardien » évoqué dans ce blogue qui est d’ailleurs dévelloppé de façon magnifique dans le blogue de Francine Pelletier (allez le voir, c’est instructif).

    Pour revenir à la problématique de servus/gardien je voudrais simplement émettre ici l’idée que le contraste bien net entre l’acception serviteur versus gardien est bien typique d’un processus de polarisation. Je n’ai pas en main les outils qu’il faut pour le valider mais je ne serais pas surpris que le passage, car il y a eu nécéssairement passage, de gardien à serviteur se soit produit dans un système de tension politique. L’étymologue cité par Christian affirme: « L’étymologie de servus, sur la même base verbale mais entendu comme « prisonnier de guerre dont on a épargné la vie » est donc à rejeter ». Mon expérience me suggère de ne pas rejeter si vite cette possibilité qui nous oriente en fait sur une des pistes possibles pour expliquer ce « passage ». Dans tout changement de « garde » (si vous me passez le jeu de mot), il y a repositionnement des termes. Dans le cas qui nous occupe, le « leader » d’un groupe titré comme gardien (pas très loin d’ailleurs du grec « episcopos », évêque) est muté en « serviteur » par sa nouvelle situation de vaincu.

    Je pourrais longuement m’étendre sur la thématique du Serviteur qui désigne Jésus lui-même mais je voudrais tout simplement vous faire remarquer que l’un des paradoxes les plus formidable de la révélation est Jésus/roi versus Jésus/Serviteur.

    Je ne sais pas ce que Thomas d’Aquin, que vous semblez chérir, avait en tête au moment d’écrire les paroles de « Sacris Solemnis » mais il n’avait pas besoin du « wictionnaire » pour connaître à fond l’implication du mot « servus » dans son application à l’homme ET à Dieu.

    Votre propre nom signifie « fils de Jean », si je ne m’abuse. Jean était un fin penseur qui voyait au delà du premier niveau. Vous devriez vous en inspirer…

    Fraternellement,

    Jurgen

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