Inopinée
Inopinée
Poésie
Qui s’amuse
À nous rencontrer
Chez Szechuan!
À sa voix
Qui rapaille
Je me souviens
D’un peuple
Au travail
En mal d’errance!
Gaston disait
Secoue
Tes chaînes
D’indolence
En liberté
Qui déliera!
Impatiente
Etreinte
De la beauté
À conquérir
Québec
Mon Amour!
Mirons le temps
Mirons l’espace
Scrutons l’augure
En forme
D’espérance!
Hélas encore
L’opiacée
Fume
Sa chimère
Rue Mont-Royal
Éther du génie!
Vous
Poètes
Amoureux du langage
Faites votre assise
Dans le combat du jour
N’exhalez pas
Vos vapeurs ténébreuses
Comme si le ciel
N’existait pas!
Mais encrez dans le sens
La portée de vos peines
Le bon peuple s’y reconnaîtra!
La joie se tient
Aux portes
De la ville
Barde!
Ta souffrance
Appelle
L’Amour!
Poème dédié à Gaston Miron, notre barde national,
suite à une rencontre inopinée au restaurant.
Gaston Miron, notre barde national, refait surface régulièrement dans l’actualité. Un article récemment publié dans «La Presse» faisait état d’une énigme Miron. Sa biographie récente (Gaston Miron, La Vie d’un homme de Pierre Nepveu) montre en tout cas des facettes de sa personnalité qu’on ne lui connaissait pas. Ses années heureuses chez les Frères du Sacré-Coeur… qu’il n’a jamais démenties. Sa foi religieuse peut être mal définie mais toujours présente… L’amour vécu comme un absolu… Douze hommes rapaillés en témoignent par la musique… Plus modestement, il y a de cela déjà plusieurs années, j’ai eu le bonheur de jaser avec lui dans un restaurant chinois du Plateau aujourd’hui disparu. J’étais assis seul occupé à manger. Mon voisin de table, accompagné vraisemblablement de sa fille, entreprit la conversation sur un ton simple et chaleureux comme si nous étions de vieux amis de toujours. Lui ayant dit que j’enseignais au secondaire, il me voyait, admiratif, comme un héros national! Et j’avais à côté de moi sans le savoir un monument national: Gaston Miron! Suite à cette rencontre mémorable, je lui ai dédié ce petit poème intitulé «Inopinée».