J’ai passé mon périple en Europe à chercher des portes du ciel. J’en ai vu quelques-unes. Des petits points dans l’espace ouverts sur l’immensité. J’y ai découvert que le regard part du coeur vers l’au-delà. Il part de la terre vers les cieux. Il part du point vers l’infini de l’espace. Comme la croix qui est son vecteur vertical: plantée en terre; ouverte sur les cieux. Et Jésus est monté au cieux. Le salut est une ascension. Mais avant de monter Jésus est descendu. Il est descendu aux enfers. Il n’est pas allé en enfer. Il est DESCENDU aux enfers. Pouvait-il monter sans descendre?
J’ai vu aujourd’hui une autre porte du ciel. Elle est sur une butte, Montmartre, mais elle n’est pas un petit point ouvert sur l’immensité. Elle est l’immensité qui s’engouffre dans le point. L’infiniment grand qui prend sa place dans l’infiniment petit. Au coeur de Paris, il y a un coeur qui est le coeur du monde et le coeur de l’humanité: le coeur de Jésus, immense de sa petitesse, capable d’absorber tous les univers en expansion.
Jésus dit à Nicodème: «En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.» Une nouvelle naissance qui est une sortie de l’enfance et descente aux enfers. Nous voulons monter? Il faut d’abord descendre. Descendre au plus profond. Beaucoup plus profond que l’enfer, car l’enfer c’est le refus de la descente aux enfers. Naître de nouveau c’est mourir; mourir à soi-même en faisant de la VOLONTÉ de Dieu le centre, le coeur de notre vie. «Père, que ta volonté soit faite, et non la mienne…» Jésus est descendu aux enfers pour nous montrer le chemin. Il faut passer par son coeur pour descendre là où notre volonté ne veut pas aller. Si nous voulons éviter de s’arrêter en enfer que nous croyons le bon chemin. Tout le mystère de la création et de la rédemption se trouve là. Descente et montée. Montée et descente. «En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez les cieux ouverts et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme.» Les portes du ciel sont à deux sens. C’est notre credo.
Je crois en Dieu le Père tout-puissant, Créateur des cieux et de la Terre, et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père, tout-puissant d’où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Eglise Catholique, à la Communion des Saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la Vie Éternelle.
Amen!
Jean-Marc Rufiange
M. Rufiange,
J’ai lu vos cinq capsules de pèlerinage. Je vous remercie de votre immense considération envers vos lecteurs. Si vous avez écrit ces cinq capsules, vous présumez sans doute que nous avons ce qu’il faut pour les lire. Quel espace et quel temps vous ont pris pour concevoir ces capsules avant de les écrire? Oui, je les ai lues. Je devrai les relire pour les comprendre, je devrai les relire environnée d’un grand silence et d’une parfaite absence de tout ce qui n’est pas Dieu. Il faudra, de toute évidence, que je porte dans mes bagages les textes des Évangiles. Ces textes ne s’adressent pas à la curiosité que sollicitent d’habitude les écrits d’une telle profondeur. Je me propose cependant de les relire un à la fois, de temps à autre, dans mes moments de ferveur ou dans mes moments de tiédeur. Ils sont passés de mon ordinateur à du papier imprimé et du papier imprimé, plié en quatre, et loge pour le moment dans un de mes livres de chevet. Je vous remercie d’avoir livrer à un instrument aussi imparfait un discours aussi précieux. Il faudra moi-même que je les relise tant et tant de fois pour en estimer le prix.
Esther Martelle
M. Rufiange vous parlez de descendre plus profond et cela me ramène à une expérience que j’ai fait dernièrement. Je lisais dans un livre de Ste-Thérèse d’Avila et il était dit que Dieu creusait des cavernes profondes en nous qui semble vide, mais c’est qu’il prépare la place à sa présence qui prendra toute la place. Voici un court témoignage de mon expérience de la descente.
Je me voyais descendre dans mes cavernes intérieurs pour les entretenir en attendant la venue de Jésus. Il fallait bien en prendre soins. J’y ai invité les anges pour m’aider à ramasser la poussière avec leurs ailes. J’y ai invitée aussi les Saints et Saintes pour qu’ils m’aident à y faire le ménage. Je me sentais moins seul. Cela me faisait de la compagnie. C’est aussi parce que c’était plus sécuritaire de descendre dans ces profondeurs avec d’autres personnes. Je me sentais plus protégé. Comme ce sont des cavernes profondes, c’était plus prudent. J’ai pensé y installer une table avec une chandelle et je m’y assoieais avec mon animal de compagnie, un agneau, et je pensais comment je décorerais mes cavernes pour que ce soit agréable à Dieu de venir. Mais il ne fallait pas trop les décorer car ces cavernes étaient faite de plusieurs détachements de toutes sortes. Il fallait polir plutôt et ne pas trop encombrer de nouveau. Je pensais que plus je ferais de la place, plus Dieu l’emplirait pour y ajouter ce qu’il voulait bien mettre lui même.
Vous me touchez, vous faites grandir en moi la confiance en Dieu.
À l’eucharistie, la chair et le sang de l’imense coeur de Jésus descend dans le petit poins de mon corp, faisant de moi un sanctuaire. Voici qu’il se tiens à la porte et frappe, si je lui ouvre, si je renonce à ma volonté pour servir la sienne, ILS viendront chez moi et prendrons leur repas avec moi, et moi avec eux.
Qu’il est beau notre baptême, qu’elle est belle, l’Église!
Merci, je continus à méditer.